L’impétueuse source de la littérature témiscabitibienne, d’îlot en îlot, fait parcourir à mes pas de multiples soubresauts. Fièrement, elle leur fait longer la rivière littéraire qui coule, fougueuse, de Raoul Duguay à la poésie embrasée de Sonia Cotten en passant par celle de Richard Desjardins; leur fait suivre son cours qui se déverse de Jeanne-Mance Delisle à la plume tout en finesse d’Élizabeth Carle, leur fait s’attarder tantôt au flot de mots sortis de l’histoire par Denys Chabot, tantôt à la cascade d’images délicieusement capturées par Mathieu Dupuis. Son parcours, pourtant, n’arrive pas à son terme, loin de là! Mes pas, eux, se tiennent à cette frontière, mais jettent déjà leur élan pour « traverser le torrent sur les roches » 1 vers Samian, Virginia Pésémapéo-Bordeleau ainsi que vers les savoureuses paroles et les mélodies harmonieuses de Philippe B, et son « Laurence d’Abitibi » qui étreint inévitablement.
1. Hector de Saint-Denys Garneau, Regards et jeux dans l’espace, « C’est là sans appui… »
Mai 2010