Les citoyens de Rouyn-Noranda l’ignorent peut-être, mais l’écrivain André Pratte est un fier résident de leur ville. Non, l’éditorialiste en chef de La Presse n’est pas devenu auteur à fiction et il est encore moins déménagé en Abitibi. Nous parlons ici de l’auteur d’une trilogie sanglante et effrayante qui vient d’être complétée par la parution, le 24 février dernier, du roman policier Tupilaq.
Ce dernier ouvrage vient s’ajouter aux 2 premiers tomes (Croâ et Okîskwow), parus respectivement en 2008 et 2009. Le sympathique écrivain, qui a longtemps fait carrière en enseignement, a accepté de nous parler de son oeuvre ainsi que de sa région d’origine.
Né à Rouyn dans les années 1950, Pratte déménage en Outaouais à l’âge de 6 ans. C’est toutefois clair pour l’enfant et l’adolescent qu’il devient que son futur se déroulera dans sa région natale. « Je me souviens d’avoir souvent croisé à Hull un autobus qui affichait Rouyn-Noranda comme destination, se rappelle l’auteur. Je me disais à chaque fois « Un jour, je serai sur cet autobus. » C’est finalement arrivé le 7 septembre 1990, et il n’est jamais parti depuis.
Inspirants espaces
Lorsqu’il est question de l’inspiration que lui apporte l’Abitibi, Pratte se montre particulièrement loquace. « Pour moi, l’Abitibi sera toujours le pays des grands espaces, de la neige et du froid, des longues veillées auprès du feu, des rêveries au son du bois qui éclate dans le poêle de la cuisine, confie-t-il. Bien sûr, je suis un peu nostalgique, mais je recherche toujours ce sentiment de paix et cette chaleur humaine que l’on a malheureusement troqués pour une console vidéo ou un cinéma maison. Ce paradis, je le revis, dans mes romans. »
Récipiendaire du prix Coup de coeur du Festival du roman policier de Saint-Pacôme en 2008, Pratte apprécie grandement la reconnaissance du public. « Le fait que les gens apprécient mes romans est définitivement le carburant dont j’ai besoin pour continuer à faire le plus beau métier du monde », avoue-t-il. Et du carburant, l’écrivain en a eu besoin pour écrire son impressionnante trilogie. Lorsque questionné sur les sources de son inspiration, il répond en exposant ses passions : « L’idée me vient tout d’abord d’une fascination pour l’histoire, celle de nos ancêtres, celle des peuplades autochtones, des grands espaces du Nord évidemment, ainsi que celle de cette grande aventure humaine que fut la vie des trappeurs et coureurs des bois. » C’est littéralement
au cœur de cette fascination qu’André Pratte nous invite à voyager avec sa trilogie.