Les Ékorchés, c’est le légendaire frontman de B.A.R.F, Marc Vaillancourt, qui reprend le crachoir après un long arrêt. Il s’est entouré de bons amis : du batteur Michel «Away» Langevin (Voïvod, Aut’ Chose), du guitariste Pat Gordon (feu Ghoulunatics) et du violoncelliste Philippe Mius D’Entremont. IV Démons est la deuxième offrande du quatuor, qui sévit dans un métal/hardcore acoustique pas piqué des vers. Si l’album éponyme de 2007 m’avait plutôt laissé de glace, c’est tout le contraire cette fois-ci. D’abord, Vaillancourt se saigne dans ses textes d’ékorché vif à saveur personnelle. Impossible de rester insensible quand il attaque des sujets comme la toxicomanie, l’euthanasie, la dépression ou ses propres démons. Les textes Vieux moineau sur l’euthanasie, chantés avec sa sœur Martine («Laisse-moi partir avec la dignité/La nature a besoin d’être aidée»), et À côté de toé, où il semble s’adresser à ses fils, frappent droit au cœur. Musicalement, c’est mieux assumé et plus fluide, comme si le Jell-O avait enfin pris. Blues, rock, métal, punk et hardcore cohabitent à perfection. La production organique de Pierre Rémillard, qualifié de 5e membre, met en valeur le son «acoustique plogué» du band. Les Ékorchés sont parvenus à pondre un album original, rafraîchissant et significatif, voire essentiel.

4,2/5 


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