Le prix Hommage visionnaire de la science-fiction et du fantastique québécois a été remis à la veuve de Joël Champetier, Valérie Bédard, lors du congrès Boréal 2017.

Né à La Corne en 1957, Joël Champetier a aussi habité une dizaine d’années à Ville-Marie, au Témiscamingue. Son œuvre s’est déclinée sous plusieurs genres, mais c’est surtout son univers fantastique et ses récits de science-fiction qui ont marqué son public. Son engagement auprès de la revue Solaris, dont il a été l’un des piliers, a contribué à l’émergence de plusieurs auteurs et au rayonnement de tant d’autres. Il en a fait le terreau fertile de plusieurs vocations littéraires.

« Pour la qualité et la diversité de son œuvre et son rayonnement chez nous via le cinéma et à l’étranger via la traduction, pour la diversité aussi des publics qu’il a su toucher, adultes et jeunes, et enfin pour son inlassable et généreuse activité de directeur littéraire, aussi bien auprès des auteurs québécois que des auteurs francophones hors Québec, Joël Champetier occupe une place d’une importance incontournable dans la littérature de genres en français », a déclaré Élisabeth Vonarburg, auteure et première lauréate du prix Hommage visionnaire.

Ce prix est remis tous les deux ans. Il s’agit d’un hommage pour souligner l’ensemble d’une œuvre et de la carrière d’un auteur. Valérie Bédard, sa conjointe, raconte comment M. Champetier a su qu’il serait honoré par le milieu auquel il a contribué durant tant d’années.

« Mon mari a été avisé en mai 2015, il était mourant. Il en a pleuré de joie », a confié son épouse. M. Champetier est décédé quelques jours plus tard, à Saint-Séverin, en Mauricie, en sachant que sa mémoire serait saluée.

Avant de remettre le trophée réalisé par Karl Dupéré-Richer à Mme Bédard, Alain Ducharme, coordonnateur du prix visionnaire, a tenu à livrer quelques mots en l’honneur de l’auteur disparu.

« Il serait difficile pour moi de résumer tout ce que Joël a pu m’apprendre, alors je n’essaierai pas. Mais je peux dire que Joël est quelqu’un qui a eu sur moi une influence majeure, et que je me sens privilégié de l’avoir connu et de l’avoir lu », a exprimé M. Ducharme.

De retour chez elle, Mme Bédard a placé le trophée dans la maison, bien en vue.

« Ce petit arbre, posé dans le corridor, me regarde. Il est magnifique », a mentionné Mme Bédard, à arrivée de Québec. « Il a laissé une œuvre importante. La relève lui doit une fière chandelle », a-t-elle conclu.


Auteur/trice

Lise Millette est journaliste depuis 1998, tant à l'écrit qu'à la radio. Elle a également été présidente de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ). En Abitibi-Témiscamingue, elle a été rédactrice en chef de L'Indice bohémien en 2017 et depuis, elle continue de collaborer avec le journal.