Le Cabaret des mots, qui est revenu du 24 septembre au 2 octobre, est né dans une région où aucun autre événement semblable n’existait encore. C’est peu dire, la population n’y était aucunement habituée, c’était complètement nouveau. Il y a donc eu le défi d’initier un bassin de citoyens à une activité littéraire hors du commun abitibien, et celui de se retourner sur un trente sous à l’arrivée de la pandémie puisque les voyages interrégionaux devenaient impossibles. La tournée régionale qui le caractérise et qui donne sa couleur à l’événement était ainsi mise sur pause, bon gré mal gré.

Après une édition virtuelle au printemps, les artistes invités par l’Amossois Samuel Larochelle, fondateur du cabaret littéraire, sont retournés en salle pour créer des moments d’intimité et de complicité avec le public. « J’ai toujours la petite bibitte qui s’excite dans mon cœur à chaque fois que je m’approche du micro, dès la première seconde, à chaque ville, à chaque tournée. Parce que, pour moi, être sur scène devant une foule, que ce soit en lisant un texte ou un jour peut-être en chantant, je vais toujours trouver que c’est de la magie », dit Samuel Larochelle. En l’écoutant exprimer sa fierté au sujet de son projet, on comprend tout de suite l’envergure de sa passion pour le partage et la découverte, l’envergure de sa curiosité culturelle insatiable. Si ce n’est pas écrit dans le ciel, c’est écrit entre les lignes. De toute évidence.

Au-delà de sa présence scénique, Samuel Larochelle reconnaît porter « une mission de développement culturel, pour permettre à la littérature d’être accessible à de plus en plus de gens, de les inciter non seulement à venir nous écouter, nous voir, mais après ça d’aller chercher des livres des auteurs et autrices qu’ils ont découverts. L’Abitibi-Témiscamingue s’est construite en défrichant, j’ai l’impression qu’il y a encore plein d’aspects qu’il faut défricher et puis que je suis l’une des personnes qui travaillent bien fort, du côté de la littérature, en région ».

Comme lors de toutes les autres éditions, il y avait parmi les artistes tant des écrivains professionnels que des gens provenant de milieux bien différents afin de générer une variété de plumes, de styles et d’atmosphères. Ainsi, la tournée de six villes (Val-d’Or, Amos, La Sarre, Témiscamingue, Ville-Marie, Rouyn-Noranda) a fait voyager Daniel Saint-Germain, Mélanie Roberge, Pascale Langlois, Valérie Côté, Pierre Labrèche, Marie-Millie Dessureault, Marta Saenz de la Calzada, Xavier Mantha, Louise Lavictoire, Sylvie Morin, Frédérik Fournier, Anthony Dallaire, Mélanie Nadeau et Catherine Perreault.

Les attentes de Samuel Larochelle? « Que les gens qui sont déjà venus reviennent, et qu’on soit de plus en plus nombreux à vivre chaque édition et chaque soirée du Cabaret, et que les gens viennent l’esprit ouvert, et que les auteurs et autrices continuent de nous surprendre avec leur interprétation originale du thème. »


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