Carmelle Adam, directrice du Centre d’exposition de Val-d’Or, s’est vue décerner le 29 mars le Prix Hommage des Prix culturels de la Ville de Val-d’Or. Retour sur la carrière d’une femme dont la vision unique des arts façonne l’univers culturel régional.

DES AFFAIRES AUX ARTS, ET DE VILLE-MARIE À VAL-D’OR

Ses parents sont originaires du Témiscamingue, mais ce n’est qu’en 2002 que Mme Adam s’établit dans la région. Détentrice d’une formation en histoire de l’art et d’une maîtrise en administration des affaires, celle qui avait concentré le début de sa vie professionnelle dans ce dernier domaine fait alors le saut à temps plein dans le milieu des arts, en tant que directrice de la Galerie du Rift, à Ville-Marie. Après avoir gravité au sein de diverses organisations culturelles, elle s’établit finalement à Val-d’Or en 2008.

Arrivée là-bas, Mme Adam dit avoir été marquée, entre autres, par la cohabitation avec les nations autochtones. « Pour moi, c’était intéressant de découvrir et aussi de constater la cohabitation. Rapidement, j’ai pu constater que chaque nation avait ses particularités, qu’il n’y avait pas un élément homogène ». Dès lors, elle se fait un devoir de poursuivre le travail entamé par sa prédécesseure en donnant une place de choix aux Premières Nations dans la programmation du Centre d’exposition, à travers un programme pédagogique et dans divers projets incitant une participation accrue de leur part. « Pour moi, si on est capables d’utiliser l’art comme un vecteur de changement, de transformer une façon de voir, une perception, juste de faire que l’art crée un espace de rencontre, juste ça, c’est déjà très bien », ajoute-t-elle.

L’ART QUI RAYONNE

Carmelle Adam organise son travail autour de deux aspects fondamentaux : favoriser les liens entre les milieux des arts et des affaires, et assurer le rayonnement des créateurs. Sur le premier aspect, elle explique : « Il faut assurer ces maillages-là pour permettre une meilleure part de revenus autonomes au niveau des artistes et des organismes. Ce n’est pas un lien qui se fait naturellement comme dans d’autres endroits au Canada où la philanthropie est beaucoup plus développée. »

En ce qui concerne le rayonnement, elle affirme : « C’est essentiel. Quand on veut professionnaliser des artistes dans leur démarche, il faut que des diffusions soient faites, oui, dans la région, mais il faut aussi qu’ils soient connus à l’extérieur pour qu’on puisse avoir la possibilité de maintenir des créateurs en région et qu’ils puissent vivre de leur art. »

Cette volonté de faire rayonner le travail d’ici a pris forme dans divers projets. Alors qu’elle travaillait à Ville-Marie, Mme Adam a exporté la Biennale internationale d’art miniature en France et en Italie. Plus récemment, la Ville de Montréal a accueilli les manifestations artistiques de trente artistes de la région.

               

UNE RECONNAISSANCE TOUCHANTE

Quand je lui demande ce que le Prix Hommage représente pour elle, Carmelle Adam me confie être extrêmement touchée par cet honneur. Pour elle, la communauté valdorienne en est une de bâtisseurs, et elle ne cesse d’être impressionnée par la générosité et l’ouverture de la population.