Il était assurément fébrile en dedans, mais d’allure forte et fière, cet Alain Dessureault, ce fils de l’Abitibi rencontré avant son entrée sur scène le 19 avril dernier. Celui qui avait galvanisé la foule en 2010 lors du 75e anniversaire de Val-d’Or était heureux de venir faire connaître son univers chez lui pour le lancement d’un tout nouvel album, Gardienne des aurores, réalisé grâce à la contribution de plusieurs artistes, dont la grande dame de la chanson Diane Tell. 

Alain confie que cet album fait partie d’un long processus de rédemption, que des deuils et des déceptions ont fait naître ces chansons. Et il faut en parler, de ces chansons. Des perles de rudesse et de chaleur, des mots qui s’enlisent dans l’inconscient et qui y restent longtemps. Avec la complicité de Serge Farley Fortin et de Dimitri Soukonnov, il a su créer un univers à la fois tendre et rugueux. 

Avec sa dégaine d’homme des bois et sa poésie tant verbale que gestuelle, l’artiste a vite séduit la foule. J’aurais voulu, poignante chanson dans laquelle il nous raconte les derniers jours de son paternel, a été la toute première à voir le jour. Puis l’inspiration a fait le reste : des mélodies enrobées d’un piano de dentelle, des textes bien tricotés et la justesse d’un homme qui revient de loin. Il était accompagné sur scène par la très belle voix de Josée Lefebvre qui a magnifiquement su enrober le timbre juste et chaud de l’auteur-compositeur-interprète. La très triste Une femme dans le châssis a été assurément une des plus appréciées de la soirée. Le public réceptif et captif s’est laissé bercer par certains textes sans musique, qui se suffisaient bien à eux même. 

Ce soir-là, la salle Félix-Leclerc a été nimbée d’une gardienne des aurores qui s’est faite boréale. 

Il y a des chansons qui nous habitent, qui deviennent des prières, en espérant que l’absence de lumière soit derrière nous. Les chansons de Gardienne des aurores en font partie.


Auteur/trice

Oui, je ressemble vaguement aux actrices du cinéma muet. Ceux qui me connaissent vous diront que je parle trop, trop, trop souvent et trop longtemps. Je suis intense, mais pas dangereuse. Je ne suis qu’une irréductible épicurieuse. En talons hauts ou pieds nus, je m’évade , je gambade, je danse et m’éparpille dans ce monde entier si fragile. Autrice/Compositrice/Interprète/Comédienne/Conteuse/Journaliste/Styliste/et j’en passe. . J’ose croire qu’autour de moi je sème du bonheur.