Le 23 janvier dernier, Stéphane Baillargeon a publié un article intitulé «Les intentions de vote se figent et l’insatisfaction demeure» dans Le Devoir, dans lequel il revenait sur les résultats d’un sondage Léger sur les intentions de vote des Québécois.
 
Avec 23%, la CAQ de François Legault tenait la troisième position derrière le PLQ et le PQ. Un mois plus tard, le 25 février, le chef caquiste a accordé une entrevue au Devoir dans laquelle il vitupérait le regroupement familial qui, selon lui, ouvre la porte aux «mononcles, aux matantes, aux cousins». Je formule deux hypothèses pour examiner la virulence de M. Legault : soit il a un problème de littératie, soit il est d’une mauvaise foi caustique.
 
Les oncles et les tantes ne sont pas admissibles au regroupement familial, qui vise les enfants, les conjoints, les parents. En effet, la loi fédérale sur l’immigration, très strictement encadrée, prévoit une sous-catégorie «Autres» qui inclut «un frère, une sœur, un neveu, une nièce, un petit-fils ou une petite-fille, qui est orphelin de père et de mère, âgé de moins de 18 ans».
 
En plus de cette restriction, il existe une longue liste de conditions à remplir pour parrainer un membre de sa famille admissible au regroupement familial.
 
M. Legault n’a donc qu’à lire les conditions figurant sur le site de Citoyenneté et Immigration Canada pour s’en convaincre. M.
Legault ne connaitrait-il pas les lois en matière d’immigration? Perplexité. Il en parle tellement que je serais étonné qu’il
ne les connaisse pas. Donc invalidation de la première hypothèse.
 
En novembre 2014, en entrevue à l’émission Les Francs-tireurs, M. Legault annonçait qu’il se retirerait de la politique s’il n’était pas élu premier ministre en 2018.
 
«Moi, la prochaine fois, c’est do or die. I l faut gagner dans quatre ans […], il n’y a rien d’autre que je vise.[…]
 
«Si les Québécois ne veulent pas de mon programme, je vais aller faire d’autres choses», lançait-il.
 
Dans cette même émission, on apprenait qu’il était en troisième position dans les intentions de vote. Nous sommes en 2017, année préélectorale. On peut donc supposer que M. Legault est travaillé par l’angoisse de la dernière chance. La dernière chance d’être calife à la place du calife. Ce n’est cependant pas une raison pour raconter n’importe quoi. L’hypothèse de la mauvaise foi parait ainsi plus crédible.
 
Toutefois, je doute de sa validité, car les immigrants n’ont rien fait à M. Legault. Pourquoi s’en prendrait-il à eux? Je pense plutôt qu’il est un vieux mononcle sans aucune originalité.
 
Un mononcle qui baratine des électeurs pour se faire élire, on a tous déjà vu ça. Dommage qu’il existe des électeurs qui aiment se faire enfirouaper par de vieux mononcles. Le jour où il n’en existera plus, le monde ne sera plus le même.

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