Geneviève Béland et Mathieu Larochelle, fiers habitants de l’Abitibi-Témiscamingue et acteurs de leur milieu culturel local reconnaissent l’importance des salles alternatives dans la grande chaîne de l’industrie culturelle. Au moment où l’offre culturelle explose et le public se segmente, il est essentiel de soutenir des espaces de diffusion pouvant honorer et servir toute cette diversité.

 

Dans le cadre du renouvellement de la politique culturelle du Québec, le dynamique duo a déposé, de façon indépendante, un mémoire au Ministère de la Culture et des Communications afin qu’il reconnaisse à son tour le rôle clé des lieux de diffusion alternatifs dans l’écosystème du spectacle au Québec. Pour appuyer leur perception, ils ont recueilli, au moyen d’un sondage, l’avis de 296 consommateurs, diffuseurs alternatifs, producteurs et agents de spectacles.

 

  

– Il est important de préciser que nous croyons que leur rôle est complémentaire à celui des salles traditionnelles (ou spécialisées). Les salles alternatives sont, de façon générale, plus intimes et ainsi, plus appropriées pour certains projets émergents ou marginaux qui n’attirent pas des masses, mais qui nourrissent un auditoire qui mérite d’être desservi. Il faut d’ailleurs se rappeler que c’est généralement dans les lieux alternatifs que les artistes établis d’aujourd’hui ont fait leurs premières armes et développé leur public avant d’être accueillis dans le réseau de salles spécialisées.

– Les réponses de notre sondage ont également permis de valider que certains spectateurs préfèrent les lieux alternatifs aux lieux traditionnels pour profiter de leurs spectacles. L’échantillon n’est pas assez vaste pour établir hors de tout doute une corrélation entre le jeune âge et cette préférence, mais les quelques données recueillies portent à le croire. Aussi, on démontre que l’appréciation des salles alternatives est généralement liée au facteur coût et à des éléments expérientiels tels que l’ambiance et le caractère intime.

– Les lieux de diffusion alternatifs répondent à des besoins en matière de diffusion culturelle, mais également de cohésion sociale comme l’ont mentionné certains répondants à notre sondage. En effet, certains établissent un lien entre leur présence et la rétention des jeunes dans les régions éloignées. Il n’y a pas de doute, ces lieux de rassemblement sont nécessaires, mais également très fragiles. La liste d’écueils auxquels ils doivent faire face est longue ; les diffuseurs alternatifs travaillent fort, prennent des risques et leurs équipements sont généralement précaires. Ils doivent investir beaucoup de temps dans l’organisation de spectacles pour, bien souvent, très peu de retombées financières lorsqu’ils ne sont pas carrément déficitaires.

– Il est intéressant de savoir que, selon notre sondage, le principal moteur des diffuseurs alternatifs à présenter des spectacles est la dynamisation de leur milieu. Nous croyons qu’il apparaît nécessaire que le Ministère de la Culture et des Communications reconnaisse leur travail et en rende compte dans le renouvellement de la politique culturelle du Québec.

 

Les salles alternatives sont précieuses et leur santé ne tient souvent qu’à un fil. Elles sont les gardiennes d’une certaine diversité dans l’offre culturelle et offrent des expériences tantôt intimes, tantôt festives, mais toujours très humaines.

Témoignez-leur votre amour. #LesPrecieuses \

 

Consultez le mémoire complet ici.

 

Note importante : Ce qui est considéré comme une salle, un lieu ou un diffuseur alternatif dans ce papier sont les bars-spectacles ainsi que les cafés, restaurants ou salles diffusant des spectacles, mais qui ne sont pas reconnus comme des diffuseurs spécialisés ou pluridisciplinaires par le CALQ.


Auteur/trice