Sophie Dupuis, réalisatrice originaire de Val-d’Or, connaît actuellement un début de carrière prometteur.  Après son court métrage Faillir, qui a remporté plusieurs prix, dont le grand prix du jury de la dernière édition des Prix Prends Ça Court, elle planche actuellement sur un projet de long-métrage ayant pour cadre le monde des travailleurs miniers. Il faut dire que le projet en est qu’à ses balbutiements puisque l’écriture est toujours en cours. Suite à la réception d’une bourse aux Jeunes créateurs, elle a rédigé une première version de son scénario. Après quelques lectures avec des professionnels du milieu, elle doit maintenant faire valider son scénario par des personnes-ressources du domaine minier.

Sophie est fascinée par ce milieu, essentiellement masculin, qui est méconnu du grand public en général, et ce, paradoxalement, des familles de mineurs elles-mêmes. Le point de départ du film? Une visite que Sophie Dupuis a effectuée en 2010 dans une mine à Val D’or. Une révélation pour la jeune femme qui découvre à ce moment un monde dont elle connaissait l’existence, mais dont elle ne soupçonnait pas la nature. C’est un monde et un mystère en soi, mystère qu’elle voudrait révéler au public.

« C’est que je me suis rendu compte combien de gens de la surface ne connaissent pas ce milieu, affirme la réalisatrice. Les mines, le jargon, la job, tout ça est un mystère pour les gens qui n’y travaillent pas. Les femmes de mineurs, les mères de mineurs, les soeurs de mineurs, elles ne savent pas comment ça se passe, ce qui se dit sous terre, comment les hommes interagissent. J’ai la chance d’avoir accès à un mystère et je commence à le comprendre. Je me suis donc investie d’une mission. »

De son propre aveu, ses préoccupations ne sont ni environnementales, ni économiques.  Elle ne revendique rien d’autre que l’expérience humaine,  particulière, de la vie de mineurs, une vie en vase clos, sous nos pieds, inconnue et étrange sous-culture principalement masculine.

Ce que vise Sophie Dupuis, c’est une mise au jour de cette expérience si particulière aux hommes de l’Abitibi, non pas dans un sens documentaire ou informatif, mais dans une perspective sensible. La réalisatrice veut se servir de la fiction afin de présenter l’essence de la vie de mineur, leur culture spécifique, leur réalité.

On peut soupçonner sans crainte de se tromper que Sophie Dupuis a un double objectif : celui de  nous présenter, via le destin personnel de son héros, ce microcosme sous nos pieds.


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