Le 10 septembre dernier avait lieu, dans le chevalement numéro 7 de l’ancienne mine Lamaque, le lancement de l’ouvrage Le Village minier de Bourlamaque du romancier et historien Denys Chabot. Cette parution survient quelque 75 ans après la mise en opération de la mine, la fondation de la municipalité de Bourlamaque et le début de la construction de ce qui allait devenir un site historique en 1979.

Fruit d’une collaboration entre la Ville de Val-d’Or et le Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, cette plaquette d’une quarantaine de pages est le quatorzième titre de la collection Lieux et traditions, qui comporte des ouvrages sur le séminaire Saint-Sulpice de Montréal, l’édifice Guy-Frégault de Québec, ou encore la fromagerie Perron de Saint-Prime. Son auteur, Denys Chabot, est lui-même originaire de Bourlamaque et est bien connu pour la rédaction des textes de l’ouvrage L’Abitibi-Témiscamingue, qui mettait en lumière le travail du photographe Mathieu Dupuis et qui s’est écoulé à plus de 10 000 exemplaires.

Durer, au pays de l’éphémère

Bien que court, l’ouvrage présente une mise en contexte complète et efficace de ce qui représente à coup sûr l’un des sites historiques les plus jeunes du Québec. On y présente, dans un texte vif et riche sans être lourd, une information organisée en entonnoir, afin de bien faire comprendre le contexte historique et social ayant vu évoluer le village minier. Ainsi, il est question de l’Abitibi minière, de la mine Lamaque, de la municipalité de Bourlamaque, du Village minier lui-même, et enfin de la Cité de l’Or, le complément désormais inséparable du site historique, elle-même en voie d’être classée.

Bien qu’il s’agissait d’une commande comportant des exigences strictes quant au nombre de mots, de photos et d’encadrés, Denys Chabot avoue avoir pris un plaisir particulier à rédiger cette histoire. Et c’est à la vitesse grand V qu’il a travaillé : « Il faut dire que je connais cette matière sur le bout de mes doigts », explique celui qui était de l’aventure de L’histoire de Val-d’Or – des origines à 1995, et qui met présentement la touche finale à l’ouvrage commémoratif du 75e anniversaire de la ville qui sera lancé en octobre.

L’auteur soutient que Bourlamaque a une importance symbolique dans l’histoire de la région : « La mine Lamaque et son village minier sont à l’origine de Val-d’Or, ils lui ont donné son élan ». Il souligne également que pour l’une des premières fois, les habitations construites par une compagnie minière laissaient transparaître une volonté d’enracinement, de permanence dès leur construction, comme en témoignent les infrastructures urbaines rapidement mises en place.

« L’esprit de Bourlamaque a disparu », se désole un peu Denys Chabot. « Avant, les gens du village disaient ‘je m’en vais à Val-d’Or’ quand ils se rendaient au centre-ville [qui n’est pourtant qu’à quelques centaines de mètres de là]. » Avec son plus récent ouvrage, l’auteur valdorien – pardon, bourlamaquais – contribue à garder vivant le souvenir de cette époque.


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