En amont

Vers la fin des années 1970, les activités industrielles sur la pointe du parc Opémican s’essoufflent pour de bon. Le temps de la drave est révolu et ce poste de relais pour le flottage du bois devient désuet. Sur le site, les bâtiments sont peu à peu laissés aux bons soins de la nature et des saisons jusqu’à ce que le milieu décide de se mobiliser et de fonder la Corporation Opémican. En 1983, la pointe reçoit la désignation de site historique. En 2002, une demande faite au ministère du Développement durable et des Parcs retient l’attention. De 2005 à 2012, les démarches sont entamées : délimitation d’une zone d’étude, désignation d’une aire protégée, réalisation des travaux d’inventaire du terrain, audiences publiques, etc. Finalement en 2013, le parc national d’Opémican reçoit son décret officiel de la part du gouvernement et transfère le dossier à la Sépaq pour l’aménagement et les opérations du site. Depuis, la Corporation Opémican a passé le flambeau à la Sépaq, agissant désormais plutôt à titre d’intervenant.

Dans la houle

Dany Gareau est à la tête de la direction depuis juillet 2014. Depuis son arrivée en poste, le principal dossier du parc aura été de caractériser la contamination du site d’Opémican : « Avec son passé industriel, on suspectait une certaine contamination du sol, mais il était impossible de savoir, d’un coup d’œil superficiel, l’étendue et la localisation des contaminants », raconte M. Gareau. Les travaux de terrain avec une firme spécialisée, à l’automne 2014, auront permis de cartographier la contamination du site et de dresser un portrait de cette dernière. « Nous avons noté la présence de beaucoup d’hydrocarbures : huile, diesel, essence… mais en quantité bien plus restreinte que de celle à quoi l’on s’attendait. C’est une très bonne nouvelle », renchérit le directeur. Ainsi, les travaux de décontamination débuteront ce printemps et seront le gros projet de l’été.

En aval

L’annonce politique prévoit une ouverture officielle en 2017; toutefois, le contexte économique actuel amène une certaine dose d’incertitude quant à cette date. Si on se fie au plan directeur provisoire, les prochaines étapes consistent à aménager les infrastructures comme le réseau d’accès au site qui passera par les chemins déjà existants, mais remis aux normes de la Sépaq. Selon le plan directeur provisoire, 40 km de sentiers pédestres devraient être aménagés en plus de différentes aires de camping situées sur la pointe d’Opémican et dans le secteur de la rivière Kipawa. Finalement, il y aura l’implantation d’un concept de mise en valeur des bâtiments avec la loi provinciale sur le patrimoine culturel. Une deuxième étape est dédiée à l’acquisition de connaissances sur le plan de la conservation de même qu’à des travaux d’inventaire autant naturel que culturel. Enfin, la troisième étape concerne le maillage entre le parc et son milieu entre les phases d’aménagement et d’opération. « C’est très important que les résidants de la région développent le sentiment d’appartenance au parc pour devenir de bons ambassadeurs »,  souligne Dany Gareau.

Après ces étapes, les principaux défis que s’est fixés le directeur sont de trouver les bons modes d’intervention sur les bâtiments et leurs utilisations, et de les aménager sous la loi du patrimoine culturel. Il souhaite aussi développer une nouvelle clientèle-cible du côté de l’Ontario, et des relations harmonieuses avec les autochtones, avec qui le dialogue est déjà bien entamé, en vue d’une contribution active et bénéfique de part et d’autre.