Voilà l’automne et, comme les arbres qui se départissent de leurs feuilles pour laisser place à un renouveau, le paysage politique municipal s’apprête lui aussi à changer (heureusement, ce n’est pas tous les ans!). C’est pourquoi il convient de rappeler à nos futurs élus que la culture est la sève de toute société et que son caractère transversal lui permet de jouer un rôle primordial dans les développements humain, environnemental et économique qui sous-tendent le politique.

La culture imprègne chaque dimension de notre vie et lui donne un sens, car elle est la lunette collective qui oriente notre compréhension de l’environnement humain, naturel et construit. Parce qu’elle est porteuse de sens et de valeurs et qu’elle laisse également place à la contestation, la culture permet de « cultiver les esprits », comme le signifie son étymologie latine. Bien sûr, la culture n’est pas sans torts et contrevient même parfois aux droits de la personne (pensons à l’excision, par exemple), mais elle est appelée à se transformer au contact des autres cultures, ce qui peut aussi faire d’elle un important moteur de changement, si on lui en donne l’occasion…

L’art, quant à lui, est ce qui porte la culture, la dispose, l’arrange pour la mettre à nu et lui permettre cette évolution par la remise en question de ses éléments, la confrontation avec l’extérieur et l’intégration d’éléments d’autres cultures. Par nature, l’art et le politique sont liés en tant que phénomènes publics, avec cette différence que l’art est dégagé de tout intérêt immédiat. Dans une société soucieuse de son propre avancement, l’un ne devrait donc pas aller sans l’autre.

C’est le cas en Abitibi-Témiscamingue, car rappelons que les municipalités de la région ont été des moteurs essentiels de la démarche CULTURAT. Jusqu’à aujourd’hui, 60 des 66 municipalités de l’Abitibi-Témiscamingue et les 7 Conseils de bande ont signé la charte d’adhésion à la démarche, s’engageant ainsi à réaliser des actions visant l’amélioration de la qualité de vie des citoyens par l’art, la culture, l’embellissement et le rapprochement des peuples. Cette charte palliait même, dans certains cas, l’absence d’une politique culturelle. Plusieurs municipalités ont même créé des comités CULTURAT qui ont donné naissance à plusieurs projets dans l’espace urbain, dont plusieurs impliquent des artistes professionnels.

Bien que celles-ci soient maintenant convaincues de l’importance des arts et de la culture, beaucoup reste encore à faire, notamment pour sensibiliser les gens à la valeur du travail des artistes, pour la sauvegarde et la valorisation de notre patrimoine et pour le rapprochement des peuples.

Bref, il faut continuer à « cultiver les esprits » et nous souhaitons que nous puissions, pour cela, compter sur les nouvelles équipes municipales!


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