En forêt boréale, plusieurs champignons sont comestibles, certains sont plus ou moins toxiques, quelques-uns ont des propriétés médicinales et un seul est mortel. Récemment, l’un d’entre eux, la verpe de Bohême, cueilli en même temps que les morilles au printemps, a changé de statut, passant de très bon comestible à potentiellement toxique s’il est consommé fréquemment et sur une longue période.

Un autre champignon printanier, le gyromitre commun, avait subi le même sort auparavant. À cause de ce dernier, on avait répertorié quelques morts en France… et pourquoi pas ici? Le même sort est tombé sur la verpe de Bohême que j’ai consommée et partagée avec beaucoup de plaisir. J’avouerai que j’en consomme encore puisque sa cueillette ne me permet de les savourer qu’une ou deux fois pendant l’année.

Le chaga, forme stérile du polypore oblique, est considéré comme un champignon médicinal en Russie et en Europe de l’Est depuis le XVIe siècle. De plus en plus consommé ici, il est reconnu pour ses propriétés antioxydantes, antitumorales et stimulatrices du système immunitaire. De plus, il préviendrait l’asthme et les allergies et serait un régénérateur du foie et du système digestif. Le chaga traite également l’arthrite, les problèmes de peau, les ulcères d’estomac et le diabète.

Ce champignon parasite le tronc des bouleaux vivants et l’arbre finit par mourir. Il est recommandé de le récolter de la mi-octobre à la mi-mai, au moment où ses propriétés médicinales sont les plus concentrées. Il existe plusieurs manières de le consommer mais la plus populaire est sous forme de copeaux avec lesquels on peut faire des décoctions et des infusions qui donnent un breuvage ayant la couleur du café. La décoction consiste à ajouter quelques morceaux de 3 cm à 1 litre d’eau, selon le goût désiré. On amène le tout juste avant le point d’ébullition, puis on baisse la température et on laisse frémir pendant 1 à 2 heures. L’infusion froide ou tiède se fait en laissant le chaga tremper pendant douze heures à basse température dans de l’eau portée à ébullition. Cette méthode particulière préserve les enzymes et les vitamines sensibles à la chaleur.

La forêt boréale est le paradis de l’amanite vireuse même si quelques auteurs reconnus ont écrit qu’on ne pouvait le retrouver en forêt boréale; ce champignon tout blanc est mortel. En 1996, un couple de Val-d’Or s’est empoisonné après en avoir consommé une grande quantité. De nos jours, on ne meurt plus des toxines du champignon, même si le foie est détruit et d’autres organes sont endommagés.

La consommation de champignons sauvages invite à la plus grande prudence, mais procure tellement de plaisir à ceux qui osent les découvrir. Le parc national d’Aiguebelle offre des formations permettant aux débutants de faire tomber les craintes associées à cette activité.

Les ateliers théoriques et pratiques se tiennent les dimanches de 10 h à 16 h : 23 et 30 août, et 6 septembre. L’inscription auprès du parc est obligatoire. \


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