Gaëlle Basque est originaire de Rouyn-Noranda. Elle a complété cette année un certificat en création littéraire à l’UQAM et partage avec nous deux poèmes de sa plume.


Le malheur d’être seule 

Que le bonheur le veule


En compagnie de métonymies


Je refais ma vie


À coups de réflexions anxieuses


De mes peurs malheureuses

Je danse et je crie


Dans ton salon j’écris


Dans ton lit je jouis


Et dans la salle de bain je me confis


Confesse assise sur les fesses


Sur la toilette j’écoute la messe

Intense la vie est monotone


N’est réduite qu’au statut de bonne


Jailli la nuit de l’absence de soleil


Je suis Alice au pays des Merveilles


Et glacé est mon liquide de vermeil

Mon corps en constante querelle


Entretient avec vigueur le bordel


Neurotique dans ma tête sans fête


De ma tête pointue d’arêtes

Je manque ta présence


Rend invisible la souffrance


Calvaire je veux me faire taire


Arrêter mes pensées en mer


Qui me tirent le cerveau


À gifles de chaux

Le malheur d’être seule


Le bonheur de la folie qui s’esseule

***

Zone grise d’intensité

Ma bière au citron                                                             


Romantise les vers de Miron


L’Auval sans baillon


Sourit à mes bataillons

Le matin je pleure


Le Niagara se noie


Le Niagara me voit


Me voilà ; j’y crois

Le Téléjournal en cavale


Je m’installe en milieu naval


Départie du natal


Or, rattachée au mal astral

La fatalité d’être née


D’agréments masquée


Me laisse désirer


Dans tes yeux de vert brûlé

Je ne peux qu’offrir d’affreux baisers


Je ne peux vomir que perles braisées


Au feu de mon cœur morcelé


Au feu de l’heure martyrisée

Je suis désolée


Je suis désolée mon amour


Je suis sans bravoure