Lors de la soirée de fermeture du Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue (FCIAT), nous aurons la chance de voir, en grande première, le film Billie Bottine réalisé par Danick Audet et Annie-Claude Caron.

Les deux réalisateurs terminent le montage et il sera tout chaud lors de sa projection. Réalisé grâce au projet annuel d’œuvre participative citoyenne de la Ville de Rouyn-Noranda, le film raconte le désarroi de Billie qui prend conscience que même si elle tripe hockey, elle ne pourra jamais jouer pour les Huskies.

Cette initiative de la Ville de Rouyn-Noranda a fait une pause en 2020, mais est revenue en force cette année en proposant un double projet à Danick et Annie-Claude, combinant le 25e anniversaire des Huskies en 2020 et le 40e anniversaire du FCIAT.

Cette projection en soirée de fermeture est une belle occasion pour les deux cinéastes. De plus en plus, le Festival projette des œuvres réalisées par des gens de l’Abitibi-Témiscamingue. Ce n’est pas seulement un message d’ouverture du Festival, mais également un état de fait : de plus en plus d’artisans du cinéma travaillent dans la région (Martin Guérin, Béatriz Médiavilla, Mélissa Major, Dominic Leclerc, Sarah Baril-Gaudet, et j’en passe!). Leur donner une place n’est que le reflet du nombre de films produits ici par des gens d’ici.

Danick Audet et Annie-Claude Caron sont ravis, d’autant plus que depuis le mois d’août dernier, ils ont pris la décision de se consacrer au cinéma à temps plein. Ils ont ainsi laissé leurs emplois respectifs pour plonger entièrement dans le cinéma.

« On sentait qu’on était rendus là, explique Danick. Le travail personnel occupait toutes nos soirées, toutes nos fins de semaine, ce qui faisait en sorte qu’on n’avait plus de vie. Comme ça, on ne laisse plus passer de date de subvention, nos projets occupent toutes nos pensées. On ne s’éparpille plus. »

Il faut dire que les deux jeunes réalisateurs ont déjà dans leurs cartons deux autres courts-métrages, Chasseurs d’étoiles, une fiction (2018) et Gino Bouleau, un documentaire (2019). Ils ont déjà le financement pour tourner leur prochain court-métrage, Chat mort, qui porte sur les parents surprotecteurs.

Celui-ci ne sera malheureusement pas tourné ici. Billie Bottine, qui émanait d’un programme de participation citoyenne, imposait un tournage à Rouyn-Noranda (comédiens, décors, figurants et techniciens entièrement locaux). Dans le cas de Chat mort, il est plus avantageux sur le plan économique de tourner à Montréal qu’ici, les ressources techniques n’ayant pas à être déplacées dans la région. De plus, l’histoire peut s’incarner n’importe où.

« Nous sommes financés par la SODEC [Société de développement des entreprises culturelles], mentionne Annie-Claude, mais pas suffisamment pour faire venir une équipe à Rouyn-Noranda. »

C’est bien dommage, car ces deux jeunes réalisateurs ont effectué, depuis quelques années, un retour dans la région. Formés tous les deux au programme arts et lettres – option cinéma au Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue, ils ont poursuivi leurs études en cinéma à Montréal pour ensuite revenir.

Veulent-ils s’installer à Montréal? Ils n’ont pas de réponse ferme; ils savent seulement qu’ils se sont donné un échéancier d’un an pour voir s’ils parviennent à en vivre dans la région.


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