Théâtre, conte, création, expositions et plus encore : c’est ce qui attend les enfants de 0 à 6 ans et leur famille pendant tout le mois de mai, alors que le Festival Petits bonheurs battra son plein en Abitibi-Témiscamingue.

Célébrant cette année sa cinquième édition et demie, Petits bonheurs s’inscrit dans une volonté de décentralisation et d’accessibilité de la culture. Ainsi, au-delà de la gratuité de presque tous les événements, des structures sont mises en place pour les rendre accessibles sur tout le territoire. Comme le souligne Cassiopée Bois, membre du comité organisateur pour l’Abitibi-Ouest : « On veut vraiment que Petits bonheurs rayonne sur toute la MRC. Par exemple, quand on offre des spectacles de qualité professionnelle, on offre le transport scolaire. » Cette année, d’ailleurs, les enfants des CPE d’Abitibi-Ouest assisteront au spectacle Ma petite boule d’amour et les classes d’élèves de 4 et 5 ans de toute la MRC prendront part à un atelier virtuel les guidant dans la conception d’une œuvre à la manière du peintre Roméro Britto.

De plus, les lieux de diffusion sont nombreux et plusieurs communautés rurales ont intégré la programmation, comme La Corne, qui participe au festival pour la première fois en recevant cinq spectacles. Pour Catherine Bélanger, agente de développement à La Corne, il était important de saisir l’occasion d’une offre culturelle de proximité, le village comptant de plus en plus de jeunes familles. Elle constate d’ailleurs un grand intérêt de la part de celles-ci, alors qu’un comité de parents a procédé au choix des activités et de l’horaire. Mathieu Larochelle, membre du comité organisateur pour la MRC d’Abitibi, souligne lui aussi l’importance d’une offre culturelle pour tout-petits physiquement proche de son public à un âge où, par exemple, les longs trajets de voiture peuvent nuire à l’expérience.

En plus de permettre aux enfants d’établir un contact avec l’art et la culture, Petits bonheurs remplit une importante mission d’éducation et d’ouverture à l’autre. Effectivement, l’événement permet à son public d’investir des lieux culturels et d’obtenir des outils pour mieux en apprécier les contenus. D’ailleurs, au Centre d’art de La Sarre, on inaugurera un guide de visite familial pour améliorer l’offre aux familles et accompagner les enfants dans leur visite. Pour Marie-Aimée Fortin-Picard, soutien à la coordination du comité Petits bonheurs Abitibi-Témiscamingue, des activités comme L’heure du conte par la drag queen Phoenix Mockingbird ou le conte Des mots volés, offert par des survivants des pensionnats autochtones, sont autant d’occasions de se sensibiliser à des enjeux tels que la diversité sexuelle et la réalité historique des Premières Nations.

Malgré le contexte sanitaire actuel, la programmation demeure fidèle aux valeurs du festival avec un contenu diversifié, professionnel et adapté à son public. Ainsi, des artistes de la région et d’ailleurs au Québec présenteront leur spectacle physiquement à plus d’une reprise à un public réduit. Certaines activités en ligne, comme le conte sensoriel, ont été adaptées pour que les enfants de quatre ans et moins puissent participer sans s’exposer aux écrans.

La programmation complète est disponible sur le site Web de Petits bonheurs Abitibi-Témiscamingue.