Le restaurant de quartier ou le restaurant étoilé font partie de nos vies depuis fort longtemps. Dès les débuts de la colonisation en Abitibi, on voit surgir hôtels et restaurants désireux de servir une nourriture copieuse à leur clientèle.

Les premiers restaurants ne sont souvent que des bicoques dont le seul but est de nourrir « son homme » comme en témoigne, en 1912, le Ogden Quick Lunch and Bakery, propriété d’Hector Ogden sur l’actuelle 1re Avenue Ouest à Amos. Bien vite cependant, des hôtels offrant gîte et couvert ouvrent leurs portes. Comme on ne dispose pas de menus détaillés, les seuls indices permettant d’affirmer qu’on y sert des repas se retrouvent dans les publicités du journal local : « salle à manger et chambres », « salle à dîner », « cuisine canadienne ».

Le premier hôtel amossois est le Forest Hotel construit par Frank St-Germain en 1914 et qui dispose d’une salle à manger. Il est la proie des flammes en 1939. À la fin des années 1920, Amos possède huit hôtels, dont la plupart offrent sans doute un service de restauration. L’un des plus fréquentés est l’Hôtel Transcontinental (devenu Hôtel Continental), en face de la gare, et appartient à la Française Marie Quentier. Dès son ouverture en 1922, on peut y trouver « de la bonne pâtisserie française » et y passer des commandes de gâteaux. En 1972, un incendie détruit l’édifice.

L’Hôtel et le Café Parfait connaissent leur heure de gloire. En 1937, Parfait Mayer achète un édifice qui sert déjà d’hôtel depuis une dizaine d’années et y ajoute deux tours en 1941 (détruites en 1955). Quel nom prédestiné pour faire une publicité offrant un service, un confort et des repas « parfaits »! Les deux derniers propriétaires, Armand Lachapelle puis Victorin Ébacher, étaient des personnalités bien connues. Cet établissement disparaît du paysage amossois en 1990.

En terminant ce rapide tour d’horizon, il faut mentionner deux piliers de la restauration amossoise toujours existants, la Rôtisserie Beau Coq BBQ et le Chat’O. Le premier, construit en 1922, a longtemps été connu sous le nom de Café Radio, car il possédait la seule radio de la ville. Il est resté la propriété de membres de la famille Arcand jusqu’en 1972. C’était le rendez-vous de toutes les générations et plusieurs se rappellent avec bonheur qu’on le fréquentait en refaisant le monde ou en amorçant des flirts. Quant au second, qui combine depuis toujours restauration et hôtellerie, il ouvre ses portes à la fin des années 1920 sous le nom de Château Inn. Il demeure entre les mains de la famille Lalonde jusqu’en 1969. Son restaurant jouit d’une belle réputation dans les années 1980-1990 alors qu’on y offre des repas gastronomiques attirant une clientèle régionale.

La restauration est aujourd’hui fragilisée en raison des mesures prises dans la foulée de la pandémie de coronavirus. Continuons donc à encourager ces gens qui nous font si bien manger!


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