Alors que l’été bat son plein, des espèces exotiques continuent d’envahir les plans d’eau. Leur but : s’abriter, se nourrir, se reproduire. Envahir n’en est que la conséquence… Mais qui sont-elles et pourquoi devons-nous les craindre?

Les espèces aquatiques envahissantes (EAE) sont des végétaux, animaux ou microorganismes introduits accidentellement ou par intérêt en dehors de leur aire de répartition naturelle. Or, leur arrivée dans un nouveau milieu peut créer un déséquilibre dans l’écosystème aquatique et constituer une menace économique.

EAE, ÉCOSYSTÈMES ET ÉCONOMIE

Les EAE perturbent la dynamique des écosystèmes, notamment par la compétition qu’elles apportent aux ressources nécessaires à la survie des espèces indigènes. De plus, les EAE n’ont généralement pas de prédateurs dans leur nouveau milieu, leur prolifération est donc favorisée au détriment de celle des autres espèces. Selon l’Union internationale de la conservation de la nature, les EAE sont la deuxième plus grande menace à la biodiversité après la disparition de l’habitat! Leur présence sonne aussi une alarme économique : les activités récréatives, telles la baignade, la navigation et la pêche, sont mises en péril et doivent s’adapter aux conséquences de leur présence. La valeur des propriétés riveraines peut également chuter.

LA SITUATION EN ABITIBI-TÉMISCAMINGUE

Jusqu’ici, deux EAE exotiques sont observées dans la région : le myriophylle à épis et le cladocère épineux. Le myriophylle à épis est une plante aquatique en forte compétition avec les plantes du milieu. Ses denses colonies modifient l’habitat de la faune aquatique et la chaîne alimentaire. Le cladocère épineux, lui, est un crustacé de 1 à 1,5 cm dont la queue épineuse couvre plus de la moitié de sa taille. Faisant partie de la famille du zooplancton, le cladocère est moins facilement consommé par les poissons que le zooplancton indigène : sa queue reste coincée dans leur gorge. Les poissons et la pêche sont donc affectés par sa présence.

COMMENT CONTRÔLER LE EAE?

Pour contrôler la propagation des EAE, la meilleure solution est la prévention par le lavage des embarcations nautiques. Dans la région, plusieurs stations de lavage sont mises à la disposition des plaisanciers, qui sont invités à laver leur bateau après chaque usage. Quelques minutes de lavage pour éviter des centaines d’années de désagrément, ça vaut la peine! Le Conseil régional de l’environnement de l’Abitibi-Témiscamingue (CREAT) a aussi mis en ligne un guide visant à faciliter l’identification du cladocère épineux et à donner des conseils pour éviter sa propagation.

Comme ces espèces indésirables cognent à nos portes, agissons et évitons la propagation avant qu’il ne soit trop tard. Pour localiser les stations de lavage et consulter le guide sur le cladocère épineux, consultez le site Web du CREAT (https://www.creat08.ca/).