L’été s’est montré résolument rock à en croire la feuille de route du groupe Lubik qui a revisité les Francofolies de Montréal, s’est offert le Rock-Fest, a fait partie du FRIMAT, a chauffé les planches de Signaux de nuit en marge du Festival d’été de Québec avant de revenir en Abitibi pour éclater la scène du FME avec le matériel de son dernier album Vivant.

Attablé à L’Abstracto, vêtu d’un t-shirt noir sur lequel on pouvait lire 117 Records, son label, Alexandre Picard, chanteur et guitariste du groupe,  n’a pas la moindre prétention en passant en revue ses engagements des dernières semaines.

Lubik est sollicité à de nombreuses reprises, et même jusqu’à Lavaltrie et Montmagny. Néanmoins, même si l’accueil se fait plus chaleureux lorsqu’ils revisitent certains rendez-vous, le groupe refuse de prendre son succès pour acquis.

« On est pas en train de dire que c’est facile partout où l’on passe. On prend ça avec naïveté puisqu’au fond, ce que l’on fait, c’est de la musique. On reste des humains qui font de la musique pour d’autres humains, donc il faut le vivre dans l’humilité et l’échange avec le public », reconnaît Alexandre Picard, qui, lorsqu’il est loin de ses cordes et de ses coéquipiers de scène, travaille dans un restaurant de la région.

En toute lucidité, Alexandre Picard reconnaît sans peine que les membres du groupe, sensiblement les mêmes que la formation originale alors qu’ils étaient au cégep, ne sont pas les seuls responsables de la réussite du band.

« Ça prend des bonnes blondes et des employeurs compréhensifs qui participent aussi au projet à leur manière. Parce qu’au-delà des quatre gars du band, il y aussi la famille, les amis, ça prend tout ça pour réussir », raconte Alexandre Picard.

Lubik a été formé en 2010 et en revisitant le chemin parcouru, Alexandre Picard ne peut s’empêcher de sourire de satisfaction. « C’est juste beau. Je pense à ceux qui nous ont laissé jouer dans leurs bars un peu partout, à Amos, La Sarre, Rouyn. Et la roue tourne, aujourd’hui, on a des p’tits gars de 14 ans qui font notre première partie et même eux nous impressionnent. Ça nous fait comprendre qu’on est dans un mouvement. Tu vois, tu reçois aussi et plus on fait des spectacles, plus on gagne en confiance et le public nous reconnaît aussi. C’est comme si on avait des petits drapeaux plantés un peu partout ».

Entre deux spectacles, Alexandre Picard revient chez lui, reprend ses habitudes, retrouve sa région. Pas question pour lui de s’exiler. Il préfère prendre la route… à répétition, même si le trajet est long.

« On est Abitibiens. On est loin de tout, mais j’ai un métier qui me permet de voir toute la beauté du Québec. Mais en même temps, il faut que l’on soit enraciné quelque part et c’est ici qu’on est ben ! », résume Alexandre.

Le band se porte bien et a le vent en poupe. Le groupe souhaite saisir les occasions et vivre de son art. Les quatre membres font parfois des « blitz d’isolement » pour se retrouver et produire leur matériel.

« On y va à fond de train. On voit que c’est cultivable, que c’est pssible. Nous voulons rester vrais, rester rock. Nous verrons où ça va mener, mais notre objectif est simple : nous voulons voir les gens sourire et rester simples ».

https://lubik.bandcamp.com/


Auteur/trice

Lise Millette est journaliste depuis 1998, tant à l'écrit qu'à la radio. Elle a également été présidente de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ). En Abitibi-Témiscamingue, elle a été rédactrice en chef de L'Indice bohémien en 2017 et depuis, elle continue de collaborer avec le journal.