Le rendez-vous aurait pu être donné à Ville-Marie ou à Duhamel-Ouest, au Fort-Témiscamingue, désigné en 1967 comme site d’importance nationale par le gouvernement du Canada. Cette pointe de terre, située à l’étranglement du lac Témiscamingue, a vu passer des siècles d’histoire en plus d’être le chef-lieu de nombreux échanges et de la traite des fourrures, et ce, pendant près de 200 ans.

La Commission des lieux et monuments historiques du Canada n’y voit pas que les vestiges d’un ancien poste commercial, mais aussi le creuset des rivalités entre Français et Anglais. Aussi ne faut-il pas s’étonner de voir que ce site, déjà occupé il y a 6000 ans par les Premières Nations, porte encore les secrets de l’histoire et plusieurs vestiges enfouis.

L’endroit n’est pourtant qu’un élément de la quête entreprise par l’historien Guillaume Marcotte, qui présentera le 8 avril prochain, à Val-d’Or, le fruit de son ouvrage Les francophones et la traite des fourrures du Grand Témiscamingue.

« Les francophones et la traite des fourrures du Grand Témiscamingue ramènent à la vie les acteurs oubliés de la rencontre franco-amérindienne ayant eu lieu dans les régions qui allaient devenir la Baie-James, l’Abitibi, le Témiscamingue, le Nipissing et une partie de l’Outaouais d’aujourd’hui », est-il mentionné dans le résumé de l’éditeur.

À la manière de ceux qui parcouraient les terres à la découverte de nouvelles contrées, Guillaume Marcotte, originaire de Malartic, est en tournée. En mars, il était à Amos; en février, à Rouyn-Noranda. À ceux qui viendront se joindre à la discussion le samedi 8 avril à la bibliothèque municipale de Val-d’Or, il racontera le récit des engagés d’une autre époque.

« On croise André Brazeau, un déserteur de la Compagnie de la Baie d’Hudson fuyant en raquettes dans ce qui est devenu aujourd’hui la réserve faunique La Vérendrye; Jean-Baptiste Aubichon, le dernier des voyageurs canadiens au lac Abitibi; Louis Bastien, un proche parent de Louis Riel qui s’établit à Mattawa avec la plus belle Algonquine de l’Outaouais ou encore Sévère St-Denis, un habile interprète menant ses intrigues au Grand lac Victoria », résume encore l’éditeur.

Publié aux Éditions GID, Guillaume Marcotte propose dans son livre rien de moins qu’un voyage dans un autre temps.

Sur une note plus personnelle pour l’auteur, le périple n’est pas non plus terminé. Guillaume est candidat à la maitrise en études canadiennes à l’Université de Saint-Boniface, à Winnipeg. Cette nouvelle destination le mènera peut-être, ou assurément, sur les traces de Louis Riel, autre grand personnage historique. Riel a été à la direction de gouvernements métis et a été la figure de proue d’importantes rébellions territoriales avant d’être exécuté en 1885.