C’est avec scepticisme, au départ, que le maire de Preissac, Stephan Lavoie, considérait la démarche CULTURAT. Était-ce seulement l’initiative d’un groupe en particulier qui souhaitait se promouvoir? Graduellement, il a compris qu’il s’agissait plutôt d’un mouvement régional susceptible de réunir tout le monde. Il a alors embarqué à pieds joints au point d’en faire presque sa « nouvelle religion ».

« Se démarquer au niveau régional, dit-il avec enthousiasme, c’est important au niveau de la province. » Cette démarche, il la voit entre autres comme une nouvelle façon de retrouver la solidarité de l’époque de nos grands-parents : « Quand mon grand-père a colonisé [la région], tout le monde s’entraidait, tout le monde travaillait ensemble. Dans l’art, les gens se déplacent de ville en ville pour aller voir des festivals, les gens se rencontrent. Il y a déjà quelque chose qui se produit, un phénomène “d’unissons nos efforts”. Et en passant par l’art, par CULTURAT, c’est comme un médium qui permet l’unité, la solidarité, la fraternité. Il y a moyen d’échanger ensemble de façon différente. Ce n’est pas une rencontre politique, pas non plus une rencontre artistique stricte, c’est l’Abitibi-Témiscamingue. Ce n’est pas l’Abitibi toute seule dans son coin et le Témis tout seul dans son coin. C’est tout le monde. Ça inclut autant les autochtones. »

Après avoir propagé le sentiment d’appartenance à la région en mettant de l’avant la couleur bleue (dans les papiers officiels de la Ville, entre autres, et par le biais d’une fontaine publique et d’un éclairage intégré au rapide de Preissac), M. Lavoie entend passer à une autre étape et plusieurs projets sont envisagés par la municipalité, dont un échange culturel avec la communauté anicinabe et la construction d’une agora naturelle. Ce qui est sûr pour le moment, c’est qu’il encourage fortement ses citoyens à embarquer dans la démarche CULTURAT et qu’il souhaite à tout prix la poursuivre : « Y’a moyen d’aller plus loin, de faire quelque chose qui unifie tout le monde. C’est déjà commencé, y’a plus de lumières de Noël bleues à vendre au Canadian Tire, ça parle, ça. Mais ça peut aller plus loin. » Selon lui, les élus des villes de toute la région devraient se réunir pour devenir des ambassadeurs et pour voir comment, ensemble, ils peuvent utiliser ce médium et le pousser davantage. « J’en suis déjà un, ambassadeur ! » affirme-t-il fièrement. \

**ERRATUM** : La version imprimée de cet article dans l’édition de février comprenait une graphie erronnée du prénom de M. Lavoie, maire de Preissac. Toutes nos excuses pour cette erreur. – La rédaction


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