J’ai autant de crédibilité pour parler de bière que Marion Cotillard pour mourir dans un film. (Vous n’avez pas vu sa mort dans Batman? Je peux vous le confirmer : elle meurt très mal, la môme!) C’est que je ne suis pas un esthète en la matière, je ne suis même pas sûr de tenir l’alcool. D’ailleurs, je ne serais pas étonné de finir ce papier bourré comme un coing. Mais comme on le sait tous, « ce n’est pas parce qu’on n’a rien à dire qu’il faut fermer sa gueule ». Et pour cause, je ne vais pas me gêner pour parler de la microbrasserie Le Prospecteur située à Val-d’Or.

Le Prospecteur est le pari de Jonathan Deschamps et de Philippe Lord, deux jeunes hommes originaires de la région, l’un de Val-d’Or, l’autre de Lebel-sur-Quévillon. Après des études en génie mécanique pour l’un et en biotechnologie pour l’autre, à l’Université de Sherbrooke, ils ont travaillé comme ingénieurs avant de décider de tout envoyer valdinguer, de revenir en Abitibi-Témiscamingue et de se lancer dans cette aventure. Un an après son ouverture, Le Prospecteur est aujourd’hui un lieu de rendez-vous très prisé à Val-d’Or, autant par de simples citoyens que des entreprises et des organismes.

Il paraît qu’on s’identifie à une bière comme à son patelin. Pour cette raison, l’enseigne tient à fabriquer des produits d’une qualité remarquable. Selon Jonathan Deschamps, ce qui en fait la particularité, c’est l’expertise de l’équipe. La technique de brassage que celle-ci a mise au point permet à sa bière de se distinguer des autres et de connaître un joli succès auprès des consommateurs. Jonathan Deschamps en veut pour preuve le fait que cette bière est distribuée un peu partout dans la région et même à l’extérieur. Des organismes tiennent régulièrement des 5 à 7 dans l’établissement, ce qui en fait un vecteur important dans l’animation de la vie valdorienne.   

Par ailleurs, Le Prospecteur ne se contente pas de brasser de la bière. Il s’investit également dans la promotion de la culture. Jonathan Deschamps l’avoue non sans une certaine parcimonie. En effet, plusieurs artistes de la chaîne musicale émergente y trouvent une scène et un public attentif. Depuis son ouverture, l’établissement a organisé plusieurs spectacles pour permettre au public de découvrir ce qui se fait par de jeunes musiciens bourrés de talent dans leur sous-sol. De plus, une salle privée est réservée à des expositions d’œuvres picturales. Il s’agit d’un espace consacré à l’art et aux artistes, admirable façon de s’impliquer dans la communauté et de se démarquer.  

Les deux propriétaires voulaient faire quelque chose de différent qui serait estampillé Abitibi-Témiscamingue. On peut admettre sans ambages qu’ils ont réussi leur coup. Mais ils restent convaincus que si la population ne leur avait pas emboité le pas, tout cela ne resterait qu’un projet parmi tant d’autres. \


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