L’Indice bohémien est lu par une moyenne de 22 000 personnes chaque mois. Pourtant, peu d’entre vous savent que nous sommes un journal coopératif, que nous ne sommes que deux employées permanentes au bureau, à coordonner nos équipes respectives pour que chaque mois, le miracle se reproduise. Peu d’entre vous savent aussi que nous sommes, parmi les journaux coopératifs  du Québec, un assez gros journal avec un tirage mensuel de 10 000 copies. Et pour vous aider à mieux apprécier ce que vous avez entre les mains, j’ai envie de vous expliquer comment ça marche.

Croyez-le ou non, ça prend 3000 heures de bénévolat chaque année pour vous offrir 10 numéros de l’Indice bohémien. Mais avant que ne soit imprimé le tout premier numéro, en 2009, il y a eu presque autant d’heures consacrées à sa conception. Il fallait des fous et des folles pour y croire, pour porter le bébé et le mettre au monde. Parce que créer un journal culturel « en région », sur papier en plus, relevait pour plusieurs de la pure utopie. Et pourtant, nous voilà rendus, pas peu fiers, au volume 6, numéro 1.

En première ligne, un comité est formé par une personne-clé de chaque MRC responsable de colliger chaque mois tout ce qui se passe d’artistique et de culturel sur son territoire. Au début de la production de chaque édition, ce comité se réunit pour discuter de ce qu’il faut mettre dans le journal suivant. Parmi plusieurs dizaines de sujets, la rédaction (moi) s’assure de couvrir un maximum de disciplines artistiques dans toutes les MRC. Joli casse-tête! Et à ceux et celles qui disent encore parfois qu’en Abitibi-Témiscamingue, il ne se passe rien, détrompez-vous! Il n’est pas rare que la moitié des sujets restent en plan faute de place dans le journal. La tâche est souvent ingrate, mais comme on dit, c’est un beau problème.

Chaque année, donc, c’est plus d’une centaine de rédacteurs bénévoles – et passionnés, faut-il le dire – qui font recherches et entrevues et qui écrivent des articles ou tiennent des chroniques. Après eux, une équipe de correcteurs, bénévoles aussi, ajoutent rigueur et finesse aux textes afin de vous livrer un journal de la meilleure qualité linguistique possible. Viennent ensuite les camelots, plus d’une quarantaine à travers la région, qui mettent leur temps et leur voiture à disposition afin que l’Indice bohémien se retrouve dans les moindres épiceries de quartier et les bibliothèques de chaque village. Ça fait plus de 360 points de distribution, tout ça. Pas besoin de vous faire un dessin, la région est grande!

Vous comprendrez que tous les collaborateurs qui participent à la réalisation de l’Indice bohémien le font de façon bénévole et n’ont d’obligation que celle du cœur. Sans eux, il n’y aurait pas de journal. Je tiens à leur dire un énorme MERCI. Le défi pour nous est de renouveler sans cesse cette équipe mouvante avec des personnes inspirées, motivées (lire ici : on prend les noms!) et, quand c’est possible, qualifiées. La barre est haute, parfois, mais n’empêche, si parfois je me décourage devant la tâche à accomplir, je m’émerveille plus souvent du produit que ça donne et de l’impact que nous avons dans le milieu culturel.

C’est d’ailleurs la nature même de notre organisation, la coopérative de solidarité, qui assure la pérennité de notre mission. Un conseil d’administration veille au grain, s’assurant qu’on maintienne l’esprit critique et indépendant qui donne ses couleurs à l’Indice bohémien.

Je profite donc du moment pour remercier tous les fondateurs du journal pour leur audace et leur vision. Je remercie Wïna Jacob et tous les autres qui ont œuvré à la rédaction depuis le tout début, pour votre intelligence et votre intuition. Je remercie Maurice Duclos, qui a jadis coordonné la folle équipée. Je remercie Mylène Cossette, Staifany Gonthier et les graphistes qui ont donné au journal la fière allure qu’il a. Je remercie aussi Martin Villemure, qui a longtemps assuré la présidence du conseil d’administration comme nul autre, main de fer dans un gant de velours.

Enfin, merci à vous, lecteurs, d’être toujours au rendez-vous.


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