En mars dernier, les éditions du passage publiaient le deuxième recueil de poésie de Nicolas Lauzon, qui a adopté l’Abitibi-Témiscamingue il y a quelques années. Intitulée L’héritage du mouvement, cette petite plaquette vous fera faire un grand voyage, parfois sur les routes, les rivières ou dans les rues de Londres, mais avant tout au cœur d’un quotidien magnifié par la plume sensible de ce papa-poète-voyageur-amoureux.

Nicolas Lauzon écrivait déjà son journal de bord alors qu’il était adolescent. Plus tard, au fil de ses périples, il a continué d’écrire, transformant en poèmes de petits moments de ses parcours. « Je n’ai pas d’études en littérature, j’ai un bac en enseignement. Ma poésie est sans prétention, elle parle des petites choses », confie humblement l’auteur. Pourtant, dans le creux de sa main, ces petits moments se révèlent être grands, même si fugaces et silencieux. Ils sont comme des photographies, qui figent dans le temps des instants minuscules. Quand plus tard il est devenu père, le besoin d’écrire s’est fait plus fort.

Son premier recueil, Géographie de l’ordinaire, parlait surtout du voyage. « Chaque poème était comme un X qu’on fait sur carte, explique Nicolas Lauzon. Dans L’héritage du mouvement, même si ce thème persiste, le fil est plus personnel. J’aborde les relations père-fils, à partir d’un voyage que j’ai fait à Londres avec mon plus vieux. Là, moi qui pensais lui enseigner mes trucs, je me suis aperçu que les rôles avaient changé. »

M’en voudrais-tu

si je te prenais

par la main

 

Même si tu parles

déjà l’anglais

et que tes trois pommes

sont devenues un arbre

 

Moi qui croyais

qu’après la nage et le vélo

j’en aurais fini

 

L’Angleterre n’est que prétexte

pour marcher à ta cadence

Si la poésie de Nicolas est belle, c’est parce qu’elle est authentique, sincère. Elle se passe des artifices des mots compliqués et des références historiques. « J’essaye de trouver, dans une économie de moyens, les bons mots pour rendre une émotion, une idée. Mes poèmes sont comme une trace de moments que j’ai vécus. » Et dans cette apparente simplicité se révèle un poète qui a su donner beaucoup de puissance à ses images intérieures. Ceux qui pensent qu’ils n’aiment pas la poésie pourraient changer d’idée en lisant L’héritage du mouvement.


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