Au calendrier liturgique, la journée du 21 janvier est consacrée à Ste-Agnès; au calendrier
des paroissiens et amateurs de musique classique, le 21 janvier 2012 sera consacré à deux spectacles bénéfices pour financer les réflexions d’autant d’églises de la région. Du côté d’Amos, l’accent sera mis sur le chant, tandis qu’à Val-d’Or, on priorisera la musique et l’instrument dans des prestations exceptionnelles pour des immeubles patrimoniaux d’ici.


La cathédrale Sainte-Thérèse d’Amos occupe une place primordiale en région, voire au Québec, comme en fait foi sa reconnaissance à titre de monument historique par le ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine en 2003. Émouvant témoignage de la volonté d’enracinement des pionniers dans un pays neuf, elle fut construite à peine plus de 10 ans après l’épopée ayant mené les Turcotte du Témiscamingue jusqu’aux rives de l’Harricana.


Depuis quelques années, le conseil de la fabrique organise des spectacles bénéfices afin d’amasser des fonds pour entretenir et rénover l’imposant édifice. Cette fois-ci, ils ont décidé de frapper un grand coup : on a fait appel au chanteur lyrique vedette Marc Hervieux pour attirer les foules non pas à la cathédrale, mais bien au Théâtre des Eskers. En première partie, le public pourra découvrir la soprano Samantha Louis-Jean – ou la redécouvrir, car elle n’en sera pas à sa première présence en région.


Faire résonner le patrimoine


Si la cathédrale Sainte-Thérèse est spectaculaire, de par sa monumentalité et sa fine architecture byzantine, l’église Saint-Sauveur de Val-d’Or se démarque plutôt par son caractère moderne, l’utilisation du bois et ses lignes épurées. Mais son jeune âge – elle fut construite en 1959-1960 – la disqualifie des programmes de subvention au patrimoine religieux. C’est pourquoi la fabrique de la paroisse de Val-d’Or a entrepris une vaste campagne de financement visant à amasser 200 000$ afin de finir de payer les importants travaux effectués sur la toiture l’été dernier, de réparer les dommages causés par l’infiltration d’eau et de constituer un fonds pour parer aux imprévus.


Pour couronner cette grande levée de fonds, un spectacle bénéfice a été organisé en collaboration avec le Conservatoire de musique de Val-d’Or, pour lequel l’orgue, qui trône au jubé, œuvre de la prestigieuse maison Casavant de Saint-Hyacinthe, sera mis en valeur. Ainsi, les paroissiens et les mélomanes pourront apprécier le talent de l’organiste Catherine Todorovski et du trompettiste Frédéric Demers, qui enseigne au Conservatoire de Val-d’Or.


Préserver notre héritage


Pour Jonathan Barrette, historien, étudiant en théologie et l’un des responsable de l’inventaire des lieux de culte de l’Abitibi-Témiscamingue et du Nord-du-Québec fait en 2003, il est primordial de préserver ces édifices. « Peu importe la communauté en Abitibi-Témiscamingue et partout au Québec, nos plus beaux trésors architecturaux sont reliés au patrimoine religieux », ce qui est d’autant plus vrai dans une région comme la nôtre. « C’est évident qu’on risque de voir de plus en plus d’églises faire des levées de fonds pour leurs rénovations, surtout dans les milieux urbains, parce que malheureusement, en milieu rural, le choix vient souvent de lui-même par manque d’argent et de paroissiens », ajoute-t-il.


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