Née d’une mère autochtone et d’un père québécois, attirée à la fois par la musique et le dessin, chantant en groupe ou en solo: Vicky Charbonneau trouve son équilibre dans les contrastes.

  

Les parents de Vicky se sont rencontrés grâce à la musique. Sa mère habitait près de la centrale hydroélectrique de Winneway, alors que son père y travaillait. Elle a toujours baigné dans un environnement musical, ce qui a nourri sa passion et son talent. « Certaines familles ont traditionnellement enseigné à leurs enfants les techniques de chasse et de pêche, raconte la jeune femme de 35 ans. Eh bien moi, mes parents m’ont appris la musique. J’ai ça dans le sang! Dans le respect des valeurs qui m’ont été transmises, je continue dans cette direction. »

  

Intéressée par le chant, mais trop timide pour se produire sur scène, Vicky se tourne vers un autre domaine artistique qui la passionne: le dessin. Quand vient le temps de quitter le nid familial, elle s’inscrit au DEC en arts plastiques à Rouyn-Noranda; elle complète ensuite un baccalauréat interdisciplinaire en création visuelle à l’UQAT, ce qui lui permet de toucher à différentes formes d’art. C’est en travaillant au Centre d’amitié autochtone de Val-d’Or, notamment auprès des jeunes, qu’elle acquiert de l’expérience tout en s’immergeant dans la culture autochtone.

  

Place à la musique

  

Durant ses études, les opportunités de se produire sur scène se sont montrées de plus en plus nombreuses. Elle a tenté l’expérience à Belleterre avec le groupe de sa sœur, les Heaven’s Gates. C’est la piqûre! Avec sa mère et sa sœur, elle se dote d’un système de karaoke mobile avec lequel elles vont de bar en bar sur les routes de l’Abitibi-Témiscamingue. Puis des musiciens de leur famille se joignent à elles pour former le groupe Sharbono.

  

À travers les années, ce groupe s’est dissipé pour faire place à de nouveaux membres. « Nous sommes devenus les Zégarés, car il nous était souvent difficile de tous nous retrouver; on habite très loin les uns des autres. Mais on a joué autant dans des bars que lors de mariages et dans des festivals extérieurs, principalement au Témis. » Les Zégarés se produisent de moins en moins sur scène, mais Vicky n’a pas dit non à la musique pour autant. Elle a appris la guitare par elle-même, à l’aide d’Internet, et a formé un duo avec Batis, le mari de sa cousine. Elle a été charmée par le son et le sentiment d’intimité des sessions acoustiques qui convenaient à un public plus tranquille. Depuis, son parcours se poursuit avec Z’entre-D’eux.

  

Vicky Charbonneau a quitté le Témiscamingue il y a quelques années pour s’installer à Petawawa avec son mari militaire… qu’elle a rencontré en 2000 grâce à la musique! Toutefois, elle revient souvent dans la région pour des contrats de musique. Là-bas, elle s’adonne au graphisme et elle participe à des spectacles et à des compétitions de chant. Elle a d’ailleurs obtenu la troisième place au concours Ottawa Valley’s Got Talent. En solo, elle s’apprête même, pour une deuxième année, à participer au Grassroot Women Festival d’Ottawa.

  

Sa culture autochtone, Vicky se fait aussi un devoir de la transmettre à ses filles (Phoebe qui porte le nom d’un oiseau et Jazmine celui d’une fleur), par le dessin et le chant. Avec cette douce relève, le pow-wow est loin d’être terminé.


Auteur/trice

Originaire du Témiscamingue, Dominique Roy est enseignante au secondaire depuis 1999. Elle complète actuellement une maîtrise en éducation spécialisée en formation à distance. Sa grande passion : la langue française. Ses passe-temps préférés : lire et écrire. D’ailleurs, elle rédige des articles à la pige pour quelques journaux et magazines depuis plusieurs années en plus de conceptualiser, rédiger et réviser des ressources pédagogiques. Son premier article pour L’Indice bohémien, elle l’a écrit en octobre 2011, et cette collaboration perdure depuis tout ce temps.