PCCQ : quatre lettres qui forment ensemble un tout nouveau concours étudiant prometteur. Le Prix collégial du cinéma québécois rassemble 16 étudiants du Cégep de l’Abitibi- Témiscamingue, ainsi que des étudiants de 15 autres cégeps québécois. Ces collégiens de la région, accompagnés de trois professeurs, se rassemblent donc durant trois heures les lundis et mercredis soirs pendant près d’un mois afin de visionner et critiquer cinq films québécois parmi les plus marquants de 2011, dans le but de sélectionner les trois meilleurs.

   

D’abord, ces soirées hautement volubiles débutent par la projection d’un des films, durant laquelle les rires se mêlent au son du froissement des sacs de popcorn. Ces rires sont souvent couverts à leur tour par le silence annonciateur de moments plus riches en émotions. En effet, les cinq films en lice, tout en étant fort diversifiés, sont définitivement des drames: drame agricole (Marécages), drame de banlieue (En terrains connus), drame automobile (Le vendeur), drame scolaire (Monsieur Lazhar) et drame d’appartement (Nuit #1).

   

Analyse, réflexion, débats et autres désaccords

   

La discussion qui s’ensuit démarre par l’attribution d’un sigle par chaque élève: un bonhomme « sourire », un « neutre » ou un « mécontent », ce qui donne le ton à la délibération qui suivra, durant laquelle nous mettons en commun nos réflexions, nos idées et nos trouvailles. Ces points de vue sont orientés autour de critères esthétiques (originalité, traitement visuel), idéologiques (métaphores, incarnation dans la société) et narratologiques (structure du récit, intérêt). Bien sûr, les finissants en cinéma possèdent souvent plus de notions touchant l’esthétique et les influences des œuvres. Néanmoins, il est toujours renversant de constater à quel point chaque participant a la capacité d’enlever sa propre pelure d’interprétation autour du film, pour en faire une production claire, significative et toujours plus intéressante qu’un visionnement du samedi soir dans son salon.

   

Au-delà de ces critères qui nous servent de guides d’analyse, plusieurs d’entre nous sommes malgré tout emportés par des coups de cœur ou des coups de gueule, ce qui rend les discussions relevées et divertissantes. Par exemple, nous avons personnellement préféré le long-métrage En terrains connus, pour son humour noir et son univers de science-fiction à-demi caché, ainsi que Nuit #1 (le plus controversé des cinq), pour son audace et sa vision « rentre dedans ». Il sera intéressant, au final, de développer définitivement nos pensées et arrière-pensées, qui se rendront à Québec par le biais d’un porte-parole élu lui aussi par le groupe.

  

Cela dit, en tant qu’étudiantes, nous sommes enthousiastes face à l’avenir de ce prix qui, aux dires même de notre enseignante, est nettement plus intéressant et stimulant qu’un cours ordinaire de critique et d’analyse. Effectivement, nous voyons de façon concrète et professionnelle une autre porte que nous ouvre le programme Arts et Lettres. Tant par la structure que par le contenu du PCCQ, tout est y est pour stimuler les enfants de la réforme.