Chacun à leur façon, Gilles Boucher et Mohamed Ghoul utilisent la musique comme chemin vers le cœur de ceux avec qui ils la partagent. Par le biais des ateliers qu’ils donnent ici en région, des gens sortent de leur isolement et s’ouvrent aux autres.
Gilles Boucher, d’Amos, joue de la guitare depuis plus de 40 ans. Après avoir accompagné son père jusqu’à son décès, il a découvert, via les médias français, la musicothérapie active, qui devint la base du concept des ateliers qu’il donne depuis sept ans. Ces séances de musique, au nombre de deux par mois, visent à aider les gens âgés, qui sont souvent seuls, à rompre l’isolement. Il fait des jeux avec les chansons de leur époque, ce qui les amène à plonger dans leurs souvenirs, à socialiser entre eux et parfois même à danser.

Ces jeux démontrent que la musique a un effet positif sur nos aînés, souvent laissés à eux-mêmes dans des centres d’hébergement alors qu’approche la fin de leur vie. « Sur le plan sociologique, les personnes âgées me fascinent parce que nous sommes une société qui a plus ou moins tendance à ne voir que les inconvénients du vieillissement et non ses bons côtés », explique Gilles Boucher. En stimulant les gens de cette génération, il les aide à « réussir leur vieillesse ».


Faire tomber les barrières


Mohamed Ghoul est installé à Rouyn-Noranda depuis 2001. À l’âge de 19 ans, il fit sa première rencontre avec l’autisme-TED : « Je me suis senti impuissant, je n’arrivais pas à les aider et la société non-plus. » Aujourd’hui, il est un intervenant socioculturel qui utilise le rythme pour amener les gens à s’intégrer dans la société à travers la création artistique. Il s’implique auprès des enfants autistes-TED de Rouyn-Noranda et au pavillon de psychiatrie du Centre de santé et de services sociaux de la Vallée-de-l’Or, à Malartic.


Le trouble envahissant du développement (TED) est caractérisé par le repli sur soi; ceux qui en sont atteints parlent peu ou pas, et certains évitent même le regard, ce qui limite la communication. Ils ne bénéficient pas des aptitudes sociales qui semblent innées chez les êtres humains. Mohamed a découvert qu’il était possible d’échanger avec eux par le rythme. Suite aux ateliers qu’il présente sous forme d’échange créatif et musical, une fois par semaine, les comportements typiques de repli se . À court terme, il observe que les  ont envie d’apprendre, de créer et à plus long terme, ils veulent se présenter en tant qu’artistes.


La musique est un baume pour le cœur, pour tout un chacun, et ces intervenants en font la preuve. Le battement de notre cœur est un rythme en soi : il est donc peu surprenant qu’une mélodie puisse avoir autant de bienfaits sur notre âme.