Dès le début de sa carrière, Diane Tell a été reconnue pour sa voix unique et sa capacité de sculpter des joyaux de musique pop évitant les écueils du conventionnel et du réchauffé. Ces forces qui sont les siennes se perçoivent bien à l’écoute de son plus récent album : alors que certaines chansons semblent glisser vers l’infâme magma informe des pièces formatées pour la radio, une progression mélodique nous surprend, l’interprète d’exception qu’est la Valdorienne d’origine soutire un frisson en grimpant l’émotion d’un cran. Rideaux ouverts est le fruit d’une collaboration avec un autre Valdorien, Serge Fortin : il signe la majorité des textes; elle a composé la majeure partie des musiques. Les meilleurs moments surviennent quand l’émotion n’est pas soulignée à gros traits (comme dans Au décor, maillon faible du disque) mais qu’on vise plutôt la légèreté. On note quelques incursions de genres (atmosphère country dans J’te laisse un mot et la rigolote Il m’chatouille les papilles, ou évocation du Henri Salvador dernière période dans la délicate L’astre qui me veille). Les arrangements sont discrets, mais pas moins riches en détails. Un album qui ne réinvente pas le genre, mais un travail de qualité, nettement au dessus de la moyenne.

 

3.4/5


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