Pour une jeune artiste de la relève, rien n’est plus important que d’acquérir de l’expérience par la participation à une multitude d’événements culturels pour s’enrichir, apprendre et se nourrir, que ce soit individuellement ou collectivement.

Apprendre le métier, ça vaut aussi pour les arts visuels, sauf qu’il n’y a pas deguide méthodologique précis. C’est propre à chacun d’aller jusqu’au bout de sa démarche. Et pour approfondir sa démarche, il faut du temps pour peaufiner son propos, trouver son style et en arriver à une maturité artistique, et surtout, l’assumer.

Grâce au Fonds dédié aux arts et aux lettres de l’Abitibi-Témiscamingue, L’Écart.. offre depuis peu un nouveau programme de résidence d’artiste. Ces résidences ont pour but d’assurer une vie culturelle active dans la région et du même coup favoriser la création. Trois artistes par an sont sélectionnés pour créer dans une des trois salles de ce centre d’art et pour être logés dans un appartement au deuxième étage, ce qui représente une occasion en or. Ma plus grande chance aura été d’avoir été choisie pour y faire ce que j’aime le plus pendant un mois complet, c’est-à-dire mettre au monde un nouveau projet visuel qui me ressemble.

Qu’est-ce qu’une résidence?

Une résidence d’artiste, c’est habiter dans les lieux d’exposition pour créer directement sur place. C’est un peu comme installer son atelier dans une nouvelle pièce et se concentrer uniquement sur la création, en utilisant les contraintes et caractéristiques d’un contexte inhabituel. Le temps s’arrête, le lieu de diffusion devient le lieu de production, c’est l’événement et le processus qui deviennent objet de curiosité. Un défi créatif jusqu’à l’aboutissement d’un projet unique et nouveau, ou la naissance de nouvelles idées suite à de nombreuses expériences et expérimentations lors du séjour.

Après avoir étudié trois ans à Québec en arts visuels et être revenue en région depuis février, je l’ai vécu comme un nouveau point de départ, une vague d’idées en pleine gueule. C’est comme une impression d’être en voyage. L’insécurité de ne pas connaître les lieux et les visages, mais l’adrénaline de faire de belles rencontres ou de vivre un moment d’émerveillement devant une beauté simple. C’est vivre une autre vie pendant un mois et passer du mode organisationnel au mode créatif. Pour une jeune artiste, ça représente beaucoup d’avoir une telle chance. C’est une opportunité de se faire une petite place parmi les acteurs culturels qui mettent leur énergie à maintenir une vie effervescente dans la région.

Après un mois à vivre à Rouyn-Noranda, à produire tous les jours du matin du soir, ou plutôt de l’après-midi jusqu’au milieu de la nuit, vient le moment du retour. L’après-résidence est tout aussi délicieuse à vivre, puisque même si l’expérience est terminée, les idées développées lors de la résidence m’amènent à vouloir continuer de créer à ma façon et à en faire mon métier. 


Auteur/trice