Fondé en 1982, le Symposium international d’art contemporain de Baie-St-Paul, dans Charlevoix, est l’un des plus prestigieux événements du genre au Québec. Les artistes les plus influents, les plus respectés et les plus prometteurs, du Canada mais aussi de l’étranger, y sont invités au compte-goutte afin d’y créer, sur place. Parmi les douze artistes qui s’y produiront entre le 29 juillet et le 28 août; la valdorienne Emilie Roby occupera une place bien particulière.

 

L’an dernier, avec l’arrivée du commissaire Stéfan St-Laurent, le Symposium diversifiait les disciplines présentées lors de son événement, détachant celui-ci de la peinture qui y était jusqu’alors reine et élargissant le tout à la sculpture, aux arts performatif et médiatique. Voilà ce qui explique en partie la présence de l’artiste tatoueure Emilie Roby. «Ma participation est très symbolique, c’est un des gros événement au Québec en art visuel et contemporain. Malgré le fait que je consomme et vit de mon art de manière underground – par choix – le milieu se penche sur ce que je fais et je me réjouit de cette reconnaissance», lance celle qui a été invitée à l’événement par M. St-Laurent un an après que le duo rouynorandien Geneviève et Matthieu y ait également participé.

La jeune artiste prévoit tatouer une quinzaine de personnes pendant le mois que durera le symposium. « Comme dans la vraie vie, je ne tatouerai pas tous les jours. Les visiteurs vont voir toutes les étapes de mon travail: la recherche, la conceptualisation et le dessin. Ils vont pourront voir qu’il y a beaucoup de travail derrière un tatouage artistique », explique celle qui s’inspirera du mythe de Perséphone au travers de ses créations dermiques. Le tatouage étant, dans plusieurs cultures, un art qui allie le monde des vivants à celui des morts, il s’avère aux yeux de l’artiste le médium idéal pour revisiter cette déesse grecque qui partageait son temps entre la terre et l’enfer.

Plus que des symboles chinois…

Si le tatouage a tout d’abord été une un gagne pain créatif pour Emilie Roby, la pratique et la démarche de cette diplômée en arts visuels a rapidement bifurqué vers quelque chose de plus artistique. « J’étais persuadée que j’allais apporter le tattoo à l’art, parce que pour moi c’est un médium. C’est une extension de ma créativité! » Et elle a su se trouver une niche – et une clientèle – pour en vivre : « Le gros de ma clientèle est formée d’artistes et de professionnels qui ont une certaine éducation artistique, et qui viennent d’un peu partout au pays. » Si au départ elle a dû convaincre les gens qu’ils méritaient plus qu’un simple tatouage commercial, aujourd’hui sa réputation est solide et c’est maintenant les clients qui s’offrent à elle. À preuve, ceux-ci doivent patienter près d’une demi-année avant de voir leur corps gratifié d’une de ses création.


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