On dirait que tout ce que touche la valdorienne d’origine Sophie Dupuis se transforme en or. Primée tout au long de son parcours, et ce dès son passage au sein du profil cinéma du cégep de l’Abitibi-Témiscamingue, la jeune réalisatrice voit les portes s’ouvrir devant elle à un rythme impressionnant, au point d’être en nomination pour le prix du meilleur court/moyen métrage de l’année à l’occasion du Gala des Jutra du 13 mars prochain.

« Je suis vraiment chanceuse! » s’exclame Sophie Dupuis depuis la réserve innue de Malioténam sur la Côte Nord où elle accompagne le studio mobile Wapikoni, pour expliquer le foisonnement de son parcours. La bonne fortune ressemble à une habitude pour celle qui a tout balayé lors du Festival vidéo du cégep de l’A-T en 2005, qui a remporté des prix au Festival Regard sur la relève au Saguenay et aux Rendez-vous du cinéma québécois, où deux de ses films étaient projetés cette année… Bref, si Sophie Dupuis a de la chance, c’est celle d’avoir développé un talent certain pour raconter des histoires avec des images.

 « En 2010, j’ai dû tourner une dizaine de courts métrages », explique-t-elle. « Chacun est une école, alors c’est comme ça que je me fais la main. Je considère que je n’ai vraiment pas fini d’apprendre. » Parmi ces œuvres de sa cuvée 2010 on retrouve Et puis on s’habitue, documentaire sur le monde minier produit avec deux fois rien dans le cadre du Festival de cinéma des gens d’ici, une expérience marquante pour celle qui reste extrêmement attachée à sa région d’origine : « C’était mon premier documentaire, et toute la recherche que j’ai faite pour ce film a nourri les projets que j’ai déposés l’automne dernier ».

Car la nomination aux Jutra – pour un film qu’elle avait presque oublié, réalisé il y a trois ans entre deux programmes d’étude – s’ajoute aux autres bonnes nouvelles qu’elle a reçues depuis peu : financement pour un court métrage, bourse à l’écriture d’un long métrage et financement d’une série web. Chacun de ces projets met en scène la région. « Je suis partie à 18 ans et je ne tripais vraiment pas sur Val-d’Or, confesse-t-elle. Mais petit à petit, je me suis mise à voir des sujets de films un peu partout. Je trouve ça beau! Les paysages, les gens… et moi, ce sont les personnes qui m’inspirent. »

Une muse nommée Abitibi

Ainsi, Sophie Dupuis passera pas mal de temps sous nos latitudes à faire du repérage, du casting, des tournages, en apportant des collègues avec elle, mais aussi en faisant appel à des gens d’ici. « J’ai envie de travailler avec des non-acteurs, qui apporteront quelque chose de brut au film, explique-t-elle. Et puis il y a plein de cinéastes en région avec qui je voudrais travailler, il y a en région beaucoup d’artistes et de personnes qui m’inspirent. »

La veille de notre entretien elle, la réalisatrice et scénariste apprenait que le Fonds des médias du Canada accordait du financement à son projet de série web, qui devrait lui aussi être tourné en région. « Il s’agit d’une grosse production, quelque chose de très interactif qui suivra le parcours de quatre jeunes adultes. » Bien qu’elle ne souhaite pas en divulguer davantage, la réalisatrice laisse échapper qu’elle espère un produit qui s’éloignera des imitations de la télévision qu’on retrouve actuellement sur le web, et rêve tout haut de renouveler ce genre naissant. Parions que si elle y arrive, la chance n’aura rien à voir là-dedans.

jalonnent un parcours impressionnat ses Mais ce n’est là qu’une partie de la réponse, car derrière l’humilité de cette jeune femme passionnée se cache beaucoup de travail et un talent constaté par de plus en plus de gens.


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