Marie-Eve Leblanc prépare avec fébrilité la sortie prochaine de son premier album dont le titre à lui seul, Utopie chronique, suscite la curiosité. Les trois prix qu’elle a remportés au FRIMAT en 2009 – prix du public, du jury et des meilleurs textes – laissaient déjà présager le meilleur pour cette artiste valdorienne.

Comme bien des jeunes, le parcours musical de Marie-Eve a commencé par des cours de guitare et un an plus tard, elle proposait un hommage à Smashing Pumpkins. On l’a aussi vue, de 1998 à 2000, avec le groupe Dirty Clover. Des études en travail social l’ont amenée à Sherbrooke et se sont terminées par un stage au Mali en 2005. C’est à ce moment qu’elle s’est remise plus sérieusement à la chanson, et à la chanson francophone de surcroît. Elle a chanté dans différents groupes punk, fait des premières parties et un peu de théâtre, en plus de prêter sa voix au démo professionnel du groupe Rosalma. Elle a ensuite étudié à l’École nationale de la chanson de Granby avant de revenir dans sa région natale.

Ce que révèle Utopie chronique
Interrogée sur le choix de son titre d’album, l’auteure-compositeure-interprète explique : « Le titre de l’album a plusieurs significations. Utopie, parce que c’est un rêve de faire cet album, de croire que je peux changer le monde et qu’un jour je pourrai vivre de mon art. De croire aussi que les humains sont tous bons et de croire au partage des richesses. Chronique, car ça fait référence à la maladie. J’ai l’utopie chronique, car même si je me rends compte que certains rêves sont utopiques et que je fonce dans un mur, elle revient toujours au galop. »

Les douze chansons que l’on retrouve sur l’album allient réalisme, revendications et émotions sincères, dans un style folk rock qui recèle aussi des touches de musique latine, de pop et de punk. Cela peut faire penser au côté franc et rentre-dedans des Vulgaires Machins autant qu’à la nostalgie joyeuse des Cowboys Fringants. Sur un ton qui se promène de l’humour, voire l’autodérision, à la tristesse, elle aborde des thèmes tels que l’amour, l’angoisse, la famille, le viol et la solitude. Cet album autoproduit, dont la sortie est prévue en février ou mars, a été enregistré et réalisé par Bernard Boulanger, le guitariste du groupe Le Carabine.

Prendre des risques pour se sentir en vie
Marie-Eve Leblanc a déjà donné des spectacles à Rouyn-Noranda, Val-d’Or et Malartic. Lors de son passage au Trèfle noir, en décembre dernier, elle était accompagnée du guitariste Justin St-Pierre pour présenter l’intégrale de l’album. Quant à l’accueil reçu, Marie-Eve affirme : « Le public est toujours attentif à mes chansons. Quand on est un auteur-compositeur-interprète, c’est d’autant plus important d’avoir l’écoute des gens, car on se met à nu devant eux. Quand on fait ses propres chansons, on prend le risque de les toucher, de les faire rire ou de faire un flop total. Moi, je le fais parce que ça me fait sentir en vie et que c’est dans ces moments-là que j’ai l’impression de vivre une totale harmonie avec ce que je suis profondément. »

L’artiste prépare une tournée qui l’amènera sous peu dans plusieurs villes de la région. En attendant, on peut entendre sur MySpace quelques-unes de ses pièces, dont l’accrocheuse Dans mon appart.



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