Le mois dernier, Samian lançait son deuxième album, intitulé Face à la musique, avec l’aide de 7ième Ciel Records. Fort de son expérience acquise avec Face à soi-même, son premier CD, l’artiste originaire de Pikogan revient avec une oeuvre plus précise et mieux réalisée. Cette nouvelle création sonore, fort bien accueillie autant par la critique que par les amateurs du rappeur algonquin, pave la voie à un avenir des plus florissant.

 

 

Porte-étendard de la culture algonquine sur la scène culturelle québécoise, Samian ne fait pas que rapper dans la langue de ses ancêtres. Les douze titres de son album se déclinent aussi en Innu, Wolof, Anglais et Français. « On fait entre autres de la musique pour vendre des CD, explique Steve Jolin, l’homme derrière les disques 7ième Ciel. Le rap, c’est tellement difficile à vendre au Québec, alors s’il le faisait juste en Algonquin, une langue que les gens ne comprennent pas, ce serait vraiment difficile.


Kashtin l’a fait avant lui et a vendu plus de 250 000 albums, mais ils étaient les premiers et depuis, il y a des quotas de langue française à respecter. »

Le producteur et ami de Samian explique le succès de son protégé en puisant dans les racines de ce dernier. « Le hip hop, ça fait partie de la crise identitaire des jeunes, c’est très dénonciateur, c’est une culture de l’affirmation de soi. Alors, s’il y a un peuple en recherche d’identité c’est bien celui de Samian. C’est vrai ce qu’il dit dans ses textes. Et puis, ils sont où les ghettos au Québec? Ce sont les réserves. C’est pas étonnant qu’ils se rallient à la culture hip hop! »

Sino-Rap
Afin de partager ses créations, et parce qu’il représente bien la diversité culturelle du Canada, Samian a été l’invité de l’ambassade canadienne en Chine dans le cadre de l’événement Mars en francophonie. Des représentants de la culture hip hop de quatre pays de la francophonie étaient alors invités à venir faire découvrir ce genre musical méconnu des jeunes chinois. « C’était une expérience hallucinante autant sur le plan culturel et gastronomique qu’humain, et puis les jeunes étaient vraiment réceptifs à ce qu’on leur présentait », relate celui qui accompagnait Samian en terre asiatique. 


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