« Y pensait jamais que l’isolant l’isolerait autant », chantait Dolbie Stéréo dans la comédie musicale Pied de Poule. Afin de ne pas finir comme Pauvre Roland dans la chanson, voici une introduction aux nouvelles options écolos pour isoler la maison.

 

Les isolants traditionnels se sont imposés par leur coût concurrentiel, une bonne efficacité et leur accessibilité. On découvre toutefois aujourd’hui certains de leurs inconvénients. La laine de fibre de verre, par exemple, peut irriter la peau, les yeux et les voies respiratoires
lorsque manipulée sans protection. Celle-ci peut aussi contenir du formaldéhyde, un
probable cancérigène. Quant aux panneaux de polystyrène ou aux mousses de polyuréthane, ils sont faits d’une ressource non renouvelable
et peuvent libérer de puissants gaz à effet
de serre.

En réponse à ces problématiques, les isolants plus verts émergent comme des nouveautés, mais s’inspirent souvent du passé. Isoler sous un plancher avec des piles de vieux journaux était commun jadis. Cette méthode renaît aujourd’hui : des journaux destinés au recyclage ont déchiquetés et traités au sel de bore, un produit naturel, pour assurer une résistance aux insectes, à la moisissure et au feu. L’isolant ainsi créé, appelé cellulose, est exempt de dangers pour la santé ou l’environnement et est disponible en région.

De la ferme à la maison
La paille est une autre valeur sûre du bon vieux temps qui est accessible chez nous pour qui sait l’utiliser. Si le premier petit cochon avait eu le temps de structurer sa maison et de recouvrir ses murs de paille d’un bon crépi, le loup se serait rapidement essoufflé. Chaque brin de paille constitue une sorte de petite chambre à air, ce qui confère des propriétés isolantes remarquables à un ballot complet. Bien construits, les bâtiments en paille offrent une excellente qualité d’isolation et d’insonorisation, en plus d’être très résistants à l’humidité et au feu.

Le petit cochon aurait aussi pu faire appel à ses collègues de la ferme : si la laine de mouton de notre chandail ou les plumes de notre couette nous gardent bien au chaud durant l’hiver, elles peuvent aussi emmitoufler notre maison. D’autres techniques utilisant le chanvre sont également en développement, ainsi que des isolants à partir de textiles recyclés, valorisant le coton, le jean ou des fibres synthétiques.

De nouveaux produits qui incluent un contenu recyclé sont aussi disponibles. Certaines laines ou mousses renferment un haut pourcentage de bouteilles de verre broyées ou de contenants de plastique recyclés, ce qui diminue l’empreinte écologique liée à l’utilisation de pétrole pour leur fabrication. À cet effet, une mousse isolante québécoise remplace une partie des produits dérivés du pétrole qu’elle contient normalement par de l’huile de soja.

Parmi ces choix, aucun ne combine une parfaite efficacité et un impact environnemental nul. La clé est donc de bien évaluer nos besoins et nos possibilités, et de tenir compte de chaque étape du cycle de vie du produit, de sa fabrication à son élimination.