La gastronomie, c’est parfois les découvertes que nous faisons dans le confort de nos demeures par le biais d’amis ou encore de notre épicier. Quelle belle occasion que d’utiliser les rencontres familiales du temps des Fêtes afin de faire connaissance avec un produit qui est tout sauf régional, mais qui gagne en popularité.

 

Depuis des siècles, l’huître est un mets très convoité par ses amateurs. À l’époque des empereurs romains, celle-ci figurait déjà dans la grande gastronomie pour ses vertus aphrodisiaques. C’est au 19e siècle que l’ostréiculture, avec les premiers parcs d’élevage, a commencé à se développer et ainsi fournir des huîtres presque toute l’année durant à ses amateurs. Lorsque que la récolte d’huîtres sauvages tire à sa fin, c’est au tour des parcs d’élevage de garnir les comptoirs des poissonneries. Toujours est-il que les mois en bre
(ex : décembre) demeurent le meilleur moment de l’année pour déguster ce mets vertueux.


Mythe ou réalité ?
On croit depuis longtemps que l’huître crue possède des qualités aphrodisiaques. Elle contient effectivement de la dopamine, un neurotransmetteur qui contrôle l’activité cérébrale et influence la libido et ce, tant chez l’homme que chez la femme. L’importante teneur en zinc, en sucres complexes et en protéines a certes sa part de responsabilité dans l’augmentation du désir sexuel. Mise à part la romance, l’huître renferme d’autres grandes qualités alimentaires : elle contribue, avec sa faible teneur en calories et gras saturés ainsi que sa grande présence d’oméga-3, à un régime alimentaire sain et équilibré. Elle est bénéfique pour le
système immunitaire et pour le développement du fœtus.

Le choix
Choissez-la vivante, intacte et bien fermée. Lorsqu’elle est lourde, c’est bon signe : elle a conservé son eau, ce qui est primordial. Une huître qui résiste à l’ouverture est signe de fraîcheur, mais ne vous inquiétez pas, puisque si elle n’est réellement plus bonne, votre nez vous le dira. Une fois l’huître ouverte, il faut la consommer sans trop tarder.

Dégustation
Quel beau moment ! Il existe une multitude de variétés d’huîtres. Au Canada, nous retrouvons principalement les huîtres de la Nouvelle-Écosse (Cap Breton), du Nouveau-Brunswick (Beausoleil), de L’Île-du-Prince-Édouard (Malpèque) et de la Colombie-Britannique (Sea Angel). Après une longue et périlleuse virée dans les épiceries de la ville, j’ai déniché environ 8 sortes d’huîtres différentes qui proviennent du Canada et des États-Unis. C’est au naturel, sans aucun ajout (citron ou autre), que Watson et moi avons dégusté la cinquantaine d’huîtres gisant devant nous. Face de grimace pour certaines (Cap Breton, Kumamoto), papilles gustatives indifférentes
dans certains cas (Beausoleil, Malpèque), réjouissance des sens pour d’autre (Raspberry Point).

Suggestion
Si vous n’avez jamais mangé d’huître et que vous êtes réticent, je vous suggère de les faire cuire. Vous pouvez les faire gratiner avec du parmesan, de la mie de pain et des épinards hachés ou simplement avec le fromage de votre choix. Si vous vous sentez l’âme créatrice, laissez-vous aller avec des ingrédients tels que le pesto, les tomates séchées, le bacon, le fromage de chèvre… à vous de voir. Si vous êtes un audacieux et tentez l’expérience de l’huître crue, essayez-la d’abord nature pour découvrir son goût au naturel. Vous pouvez toujours y ajouter du jus de citron, du Tabasco, ou du Wasabi ou encore de l’oignon mariné dans le vinaigre balsamique de votre choix. On suggère d’accompagner ce mets avec une bonne bière, brune de préférence si vous mangez relevé. Pour les amateurs de vins, le blanc mi-corsé s’y marie à merveille.  

De toute évidence, pour les apprentis, la seule qualité qu’il faut posséder face à ce plat mystérieux est l’audace. Osez, l’expérience en vaut le coup ! Pour tous ceux comme moi et Watson, régalez-vous de cette magnifique saison et n’hésitez pas à festoyer.