Carol Courchesne délaisse l’organisation d’événements quelques instants – mais pas trop longtemps, il a un Espace vidéo à présenter, après tout. Son film Léo, sur lequel il a planché pendant quatre ans est présenté en première mondiale le dimanche 1er novembre, dans le cadre du Festival du cinéma internationale en Abitibi-Témiscamingue.

À l’image de Michel Brault et Pierre Perrault qui avaient, pour le tournage de la trilogie de l’Île-aux-Coudres, habité l’endroit et fréquenté ses habitants, le réalisateur Carol Courchesne a pris beaucoup de temps pour connaître le sujet de son premier film professionnel, Léo. Après un court tournage effectué en 2005, dans lequel il présentait la problématique de l’achat local à travers l’expérience de Léo, propriétaire de Moppes Idéales et du dépanneur Léo, Carol Courchesne s’est retrouvé avec un drôle de problème. « Le personnage était trop fort, de dire le réalisateur, je n’avais pas le choix. J’ai dû y retourner.» Ce qui devait donc au départ être un film politique sur l’achat local s’est transformé en portrait d’un homme méconnu de Rouyn-Noranda.

Afin de bien rendre le personnage dans toute sa grandeur, le cinéaste témiscabitibien s’est inspiré de l’approche de Brault et Perrault. Il a donc investi quatre années dans sa relation avec l’épicier afin de créer des liens, et ce, pour rendre son film le plus authentique possible. Le documentaire, qui se rapproche du cinéma-direct, présente donc Léo dans toute sa vérité. 

Le film en est criant, de vérité. Le septuagénaire déchire l’écran par sa franchise, son honnêteté. C’est avec un brin de candeur et une impression du bon vieux temps que l’homme, qui est le seul à travailler à la fois à son dépanneur et pour son entreprise de moppes, parle des huit hold-ups dont il a été victime, ou encore de son refus de subventions qui lui avaient été offertes par le gouvernement parce qu’il était en désaccord avec certains termes de l’entente. La question se pose tout de même : est-ce que Léo est réellement dans la vie comme à l’écran ? « Tout le monde réagit à la présence d’une caméra et on joue avec la ligne entre le vrai et le faux. Ça reste le film le plus vrai que j’aurais pu faire avec le personnage», d’affirmer le cinéaste qui est aussi l’un des cerveaux tordus derrière de festival du Documenteur.

ST : Made in icitte

Pour son premier film professionnel, Carol Courchesne a reçu l’appui financier de la Conférence régionale des élus (CRÉ) et du Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ). Il souligne aussi que malgré le fait que l’aspect de l’achat local ait été éludé du film au profit du personnage, il n’en demeure pas moins que la composition de son équipe, dont les membres viennent de plusieurs endroits différents de la région, prouve le brio des gens d’ici.

Le film Léo sera présenté  en première mondiale dimanche le 1er novembre prochain dans le cadre du Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue. Afin de souligner la sortie de ce film, une exposition de moppes revues et corrigées par des artistes de la région sera présentée en parallèle à L’Abstracto. Parions que Léo fermera boutique pour cette occasion…

Photo Carl et Léo

Crédit: Christian Leduc

Photo afiche Léo

Crédit: Hugo Lacroix

Graphisme: Laurie Auger


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